Janvier 08 post élections |
Écrit par Administrator | |
30-01-2008 | |
Suivi des émeutes au Kenya - Janvier 2008 - Le Kenya sombre dans l'horreur
Vous trouverez ci-dessous le suivi de l'actualité au jour le jour relatif aux émeutes qui se déroulent dans les quartiers défavorisés. En effet il y a le Kenya des touristes et des expatriés dont j'ai fait partie. Un Kenya beau, merveilleux pour ne pas le qualifier de paradisiaque mais il ne faut pas oublier aussi ces 60 % de la population qui livre un véritable combat non pas pour vivre mais pour survivre au jour le jour ! Aujourd'hui le Kenya souffre et malheureusement saigne. Il ne faut pas refuser de voir cet aspect de ce pays. Le Kenya se découvre avant tout avec sa population et non pas uniquement par la beauté de sa nature et de son infrastructure hôtelière, sous peine de prendre le risque de passer à côté de l'essentiel. C'est pour cette raison que je tiens cette revue de presse sur ce site.
31 janvier 2008
Un deuxième député tué, les pourparlers sont ajournés
31 janvier 18:31 - NAIROBI (AFP) - Le meurtre d'un deuxième député de l'opposition kényane, jeudi par un policier, a déclenché des manifestations de colère qui ont fait deux morts à l'ouest et entraîné l'ajournement des pourparlers entamés dans la matinée pour trouver une solution à la crise qui ensanglante le pays.Depuis Addis Abeba, où il participe au 10ème sommet de l'Union africaine (UA), le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé qu'il rencontrerait vendredi à Nairobi le chef de l'opposition Raila Odinga, après s'être entretenu avec le président Mwai Kibaki dans la capitale éthiopienne.
Les besoins augmentent, combien de temps le Kenya pourra-t-il tenir ?
Le député David Kimutai Too a été tué par balles jeudi matin par un policier dans une banlieue de la ville d'Eldoret, alors qu'il s'apprêtait à rentrer dans un hôtel en compagnie d'une femme, également policière, a indiqué la police kényane. La femme, également la cible des tirs, a succombé à ses blessures, selon une source policière. Les enquêteurs de la police privilégient la piste du "crime passionnel". Selon un officier de police, le meurtrier était probablement le petit ami de la femme. L'homme a été arrêté et doit être inculpé pour meurtre vendredi par un tribunal, selon la police. Tout comme Melitus Mugabe Were, tué à Nairobi dans la nuit de lundi à mardi, M. Kimutai Too était député du Mouvement démocratique orange (ODM), le parti de M. Odinga. Il avait été élu pour la première fois député dans la circonscription d'Ainamoi, dans le district de Kericho (ouest), au cours des légistatives du 27 décembre, organisées conjointement à la présidentielle. M. Odinga a déclaré à l'AFP que le meurtre de M. Kimutai Too relevait d'un "complot" pour affaiblir son camp au Parlement. Après le meurtre de M. Mugabe Were, député de la circonscription d'Embakasi (Nairobi), M. Odinga avait affirmé que "ses adversaires" politiques, en référence au camp de M. Kibaki, étaient impliqués dans cet "assassinat brutal". La situation reste très tendue après l'annonce du second assassinat d'un député de L'ODM
L'annonce de la mort du deuxième député a entraîné jeudi après-midi la suspension des pourparlers entre gouvernement et opposition ouverts le matin même, sous l'égide du médiateur de l'UA Kofi Annan, dans un hôtel de Nairobi. "Nous avons repoussé la session de cet après-midi et nous travaillerons toute la journée demain, afin que les négociateurs puissent s'occuper d'affaires urgentes et appellent leurs circonscriptions", a déclaré M. Annan à des journalistes. Chaque camp est représenté par trois députés, mandatés par MM. Kibaki et Odinga pour négocier en leur nom. Mardi, M. Annan avait estimé possible de résoudre les problèmes fondamentaux de la crise kényane "d'ici à un an" et "les problèmes politiques immédiats (...) d'ici à quatre semaines, voire plus tôt".
La mort du député a immédiatement déclenché des manifestations de colère
M. Odinga, arrivé officiellement deuxième de la présidentielle, accuse le camp de M. Kibaki d'avoir fraudé dans les élections du 27 décembre, dont les résultats sont entachés de graves irrégularités selon de nombreux observateurs. Depuis l'annonce de la victoire de M. Kibaki, le 30 décembre, des violences à travers le pays ont fait près de 1.000 morts, et de 250.000 à 300.000 personnes déplacées. Ces violences particulièrement aiguës ces derniers jours se sont calmées dans Naivasha mais la mort du député a immédiatement déclenché des manifestations de colère dans plusieurs autres villes de l'ouest. A Eldoret, au moins deux personnes ont été tuées dans des manifestations, a indiqué à l'AFP un commandant de la police sous couvert de l'anonymat. Des manifestants qui avaient installé des barrages sur la route menant à Nairobi ont été dispersés par des tirs de la police, avait indiqué plus tôt un correspondant de l'AFP. La tension était également forte à Kericho, où des maisons ont été incendiées et des tirs sporadiques entendus. En outre, la police a tiré des gaz lacrymogènes à Kisumu, fief de l'opposition, pour disperser des dizaines de manifestants qui avaient installé des barrages et lancé des pierres contre un commissariat de police.
30 janvier 2008
Mobilisation civile au 2e jour de la médiation d'Annan au Kenya
NAIROBI (Reuters) - De nombreux Kényans se sont rassemblés mercredi afin d'appeler à la fin des violences qui ont fait quelque 850 morts depuis l'élection présidentielle du 27 décembre, un bilan sans précédent depuis l'indépendance du Kenya en 1963.Les manifestations contre la réélection du président Mwai Kibaki, accusé par ses opposants de fraude électorale, ont dégénéré en affrontements à connotation ethnique entre factions rivales, vraisemblablement aggravés par des bandes armées bien organisées dans les deux camps.
Le plus grand danger pour un pays c'est bien d'impliquer sa jeunesse dans la haine de l'autre
Dans le centre de Nairobi, militants pacifistes et simples citoyens ont commencé à disposer des couronnes de fleurs. Sur les cartons qui y sont fixés, on pouvait lire les mots "Paix", "Amour", "Pardon", ou encore cet appel: "Arrêtez les tueries". À l'initiative de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, une deuxième journée de négociations devrait avoir lieu mercredi entre Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga, candidat malheureux du Mouvement démocratique orange (ODM) lors du scrutin du 27 décembre.
Vue aérienne qui donne l'ampleur du désastre dans la vallée du Rift
Annan a lancé mardi un processus de conciliation entre les formations de Kibaki et d'Odinga, se disant optimiste quant à la résolution dans un délai d'un mois des "questions politiques immédiates".
FRANGES RADICALES Deux délégations réduites doivent se rencontrer mercredi, mais les deux formations campent sur leurs positions et les franges radicales des partis ralentissent le processus. Kibaki entend être avant tout reconnu comme le président légitime, mais a accepté d'étudier la possibilité d'un partage du pouvoir. Odinga se considère de son côté lui aussi comme le chef d'Etat légitime et demande soit la démission de Kibaki, soit un nouveau vote après une période de partage du pouvoir.
Le service des urgences ne désemplit pas, de nombreux blessés à l'arme blanche arrivent après chaque confrontation
Pour de nombreux Kényans, traumatisés par les scènes de massacres et le déplacement de plus de 250.000 personnes, la responsabilité de ces événements revient à Kibaki et Odinga. Les deux rivaux sont accusés d'avoir attisé les tensions entre communautés à des fins électorales, puis de les avoir laissées s'aggraver en n'appelant pas au calme ou, pour l'ODM, en contestant le résultat du scrutin. "Chaque image de maison rasée, chaque photographie de flaque de sang séché rappelle de façon effrayante les profonds clivages qui ont fait un mirage de l'unité légendaire du Kenya", déplore dans un éditorial le Daily Nation, principal quotidien kényan. "La possibilité d'une guerre civile n'est pas invraisemblable et le processus de réconciliation et de reconstruction paraît une tâche colossale", poursuit le texte, estimant que Kibaki, en tant que chef de l'Etat, porterait la responsabilité d'une "désintégration du Kenya".
Les forces de l'ordre sont mises à rude épreuve pour protéger la population
Une ONG, le Conseil national des organisations communautaires, a appelé mercredi l'Union africaine et les Nations unies à venir en aide aux forces de l'ordre, "débordées". Selon ce groupe, les violences ont fait 2.000 morts et plus de 500.000 réfugiés.
30 janvier 2008
La police a ordre de "tirer pour tuer" retour au calme à Naivasha
30 janvier 19:02 - NAIROBI (AFP) - Face aux violences meurtrières, la police kényane a reçu l'ordre de "tirer pour tuer" les fauteurs de troubles, notamment les incendiaires, et un retour à la normale était observé mercredi dans Naivasha, en proie ces derniers jours à des affrontements entre communautés.La sous-secrétaire d'Etat américaine aux affaires africaines, Jendayi Frazer, a qualifié à Addis Abeba en marge des réunions préparatoires au sommet de l'Union africaine (UA), une partie des violences au Kenya de "nettoyage ethnique". Le président kényan réélu Mwai Kibaki assistera au sommet qui débute jeudi.
L'intensité de la violence et le nombre des combats ne cessent d'augmenter
La police kényane a reçu l'ordre de "tirer pour tuer" les pillards, les incendiaires et les personnes portant des armes ou bloquant les routes, pour tenter d'endiguer les violences dans le pays, a indiqué un officier de la police sous couvert d'anonymat. "Nous avons des ordres de tirer pour tuer ces catégories de personnes si elles sont prises en flagrant délit", a-t-il ajouté. Selon cet officier, l'ordre a été donné peu après l'ouverture mardi à Nairobi des pourparlers entre MM. Kibaki et Odinga, en présence du médiateur, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Réagissant à cet ordre de "tirer pour tuer", M. Odinga l'a qualifié d"illégal" et réclamé son retrait "immédiat".
Le gouvernement donne maintenant l'ordre d'abattre les faiseurs de troubles
"Cet ordre prouve que le gouvernement est pris d'un accès de folie meurtrière", a-t-il ajouté, lors d'une visite dans le bidonville de Kibera, bastion de l'opposition. Un retour à la normale était observé mercredi soir dans les rues de Naivasha (Vallée du Rift) après plusieurs jours de troubles meurtriers notamment entre ethnies rivales et au lendemain de l'intervention d'hélicoptères de l'armée, pour la première fois depuis le début de la crise. La majorité des commerces étaient cependant toujours fermés et une forte tension régnait dans deux camps de déplacés installés près d'une prison et d'un commissariat de police, a constaté une journaliste de l'AFP.
Comble de l'horreur et de la haine, les enfants ne sont pas épargnés dans cet enfer
Au moins 12.000 déplacés, en majorité des Luos (ethnie de M. Odinga) sont réfugiés dans ces camps. A Kikuyu, à environ 20 km à l'ouest de Nairobi, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs centaines de Kikuyus (ethnie de M. Kibaki) qui entendaient expulser des familles luos de la ville. Depuis plusieurs jours, les conflits fonciers opposant différentes ethnies, récurrents et jamais mis à plat depuis l'indépendance en 1963 dans la Vallée du Rift, se sont ajoutés aux rancoeurs électorales dans cette province. Mercredi, Reporters sans frontières (RSF) et Amnesty International ont dénoncé de récentes menaces de mort à l'encontre de journalistes et militants de défense des droits de l'Homme kényans, exigeant du gouvernement qu'il punisse leurs auteurs. Selon RSF, cinq journalistes ont reçu des menaces de mort par courrier électronique, au lendemain du meurtre, dans la nuit de lundi à mardi, d'un député de l'opposition, Melitus Mugabe Were. Amnesty a de son côté dénoncé des menaces de mort contre neuf militants renommés des droits de l'Homme au Kenya, en majorité kikuyus, accusés d'être des "traîtres" à l'égard de leur ethnie. Les équipes de négociateurs des camps Kibaki et Odinga doivent se rencontrer jeudi dans un hôtel de Nairobi, sous l'égide du médiateur de l'UA, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Le Kenya traverse une crise majeure depuis la présidentielle du 27 décembre, remportée officiellement par M. Kibaki. M. Odinga l'accuse d'avoir fraudé pour lui voler la victoire. Près de 1.000 personnes ont été tuées et plus de 250.000 déplacées dans ces violences politico-ethniques depuis un mois dans le pays.
La seule solution pour le moment est de déplacer des populations, mais quel sera l'avenir ?
29 janvier 2008
Kibaki et Odinga entament des pourparlers
NAIROBI (AFP) - Le président réélu Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga ont entamé mardi, en présence du médiateur Kofi Annan, des pourparlers pour résoudre la crise au Kenya où près de 1.000 personnes ont été tuées au cours des violences consécutives à la présidentielle du 27 décembre.L'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, qui tente depuis une semaine de trouver une issue à la crise, au nom de l'Union africaine, a estimé possible de résoudre les problèmes fondamentaux de la crise kényane "d'ici à un an" à l'ouverture de ces travaux à Nairobi.
MM. Kibaki et Odinga appellent la nation au calme
Au cours de cette cérémonie solennelle, retransmise en direct par les télévisions kényanes et plusieurs télévisions étrangères, MM. Kibaki et Odinga ont lancé un nouvel appel à la paix, mettant en avant des priorités différentes: la nécessité de trancher le litige électoral pour M. Odinga, celle de restaurer la sécurité sur le terrain pour M. Kibaki. M. Odinga, arrivé officiellement deuxième de l'élection présidentielle, accuse le camp de M. Kibaki d'avoir fraudé aux élections du 27 décembre, dont les résultats sont entachés d'irrégularités flagrantes selon de nombreux observateurs. Près de 1.000 personnes ont été tuées et environ 250.000 déplacées dans les violences politico-ethniques qui ont suivi l'annonce le 30 décembre de la victoire de M. Kibaki. "Je suis profondément attristé de voir les Kényans s'affronter violemment les uns les autres sur des sujets qui peuvent être discutés et résolus pacifiquement par le dialogue", a affirmé M. Kibaki. "Nous allons à partir de maintenant prendre des mesures sévères contre ceux qui tentent de perturber la paix ou d'utiliser la violence contre les citoyens pacifiques", a-t-il ajouté.
M Kibaki déclare: "Je suis profondément attristé de voir les Kényans s'affronter violemment les uns les autres "
De son côté, Raila Odinga a affirmé que "le plus urgent" était "de régler les résultats profondément imparfaits de l'élection présidentielle" et il a de nouveau réclamé la levée de l'interdiction des manifestations, en vigueur depuis fin décembre. "Nous devons dire à notre population aujourd'hui que leurs dirigeants sont déterminés à travailler ensemble afin de régler les questions en suspens. Certaines de ces questions nous ont accompagnés depuis l'indépendance" de 1963, a déclaré M. Odinga, citant notamment "les inégalités, la corruption et le tribalisme". Les deux dirigeants ont salué la mémoire d'un député de l'opposition, Melitus Mugabe Were, tué par balles à Nairobi dans la nuit de lundi à mardi.
M Melitus Mugabe Were a été assassiné à Nairobi dans la nuit de lundi à mardi
Plus tôt dans la journée, M. Odinga a affirmé que "ses adversaires" politiques, en référence au camp Kibaki, étaient impliqués "dans l'assassinat brutal" du député. Au total, 22 personnes ont été tuées depuis lundi soir dans le pays où pour la première fois, des hélicoptères de l'armée ont ouvert le feu sur des groupes rivaux à Naivasha, dans la Vallée du Rift (ouest), théâtre principal des violences entre communautés, liées à l'élection et qui ont attisé d'anciens conflits fonciers jamais résolus depuis l'indépendance. Mardi, les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union européenne ont fait part de leur vive inquiétude face à l'enlisement de la crise. "Il faut une résolution politique à ce conflit", a estimé la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, tandis que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a jugé la situation "inacceptable". M. Ban a ajouté qu'il s'entretiendrait de la situation au Kenya avec les dirigeants africains au sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, qui débute jeudi.
LE KENYA EN DANGER, ce type d'inscription se multiplie dans la vallée du Rift
Pour leur part, le diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana et le commissaire européen au Développement Louis Michel se sont dits "très préoccupés" par "l'aggravation rapide" de la situation au Kenya, mais ont "salué" l'ouverture de pourparlers entre le président réélu et son rival. Les responsables kényans doivent se parler "dans un esprit de compromis, pour le bien de la nation kényane", ont insisté dans un communiqué des responsables français, britanniques et allemands.
29 janvier 2008
Ouverture des pourparlers entre gouvernement et opposition à Nairobi
NAIROBI (AFP) — La séance de pourparlers officiels entre le camp du président kényan réélu Mwai Kibaki et celui de son opposant Raila Odinga a débuté mardi à Nairobi en présence du médiateur Kofi Annan, au cours d'une cérémonie retransmise en direct à la télévision."Il n'y a qu'un seul Kenya. Nous avons tous des identités multiples", a déclaré en préambule l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, médiateur de l'Union africaine dans la crise kényane. M. Annan s'est exprimé à la tribune d'une annexe du Parlement, dans la capitale Nairobi. Il est entouré à cette tribune par MM. Kibaki et Odinga. Dans le reste du pays, la situation reste tendue. Des hélicoptères de l'armée kényane ont ouvert mardi le feu à Naivasha, dans la Vallée du Rift, pour la première fois depuis le début des violences secouant le pays fin décembre. Au moins 22 personnes ont en outre été tuées dans le pays depuis lundi soir. Mardi, neuf kényans ont été tués: trois à Kakamega, dans la Province de l'Ouest, deux dans les bidonvilles de Nakuru (ouest), trois autres à Naivasha (ouest) - un "tué par la police et deux autres à la machette" - et un émeutier a été "lapidé par une foule en colère" à Kisumu (ouest), selon un haut responsable de la police nationale sous couvert d'anonymat. Auparavant, quatre personnes avaient été tuées dans le plus grand bidonville de Nairobi, Kibera, et neuf dans la région d'Eldoret (Vallée du Rift, ouest).
L'armée bénéficie du soutien des hélicoptères dans la vallée du Rift
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite mardi au Rwanda, a jugé que la situation au Kenya était "inacceptable" et déclaré qu'il était "profondément préoccupé" par les violences qui ont fait plus de mille morts depuis un mois. Le secrétaire général de l'ONU a indiqué qu'il s'entretiendrait de la situation au Kenya avec les dirigeants africains qu'il va rencontrer dès mercredi à Addis Abeba, où un sommet de l'Union Africaine doit débuter jeudi, "pour voir comment l'UA et l'ONU peuvent travailler ensemble" à tenter de résoudre la crise. Un correspondant de l'AFP a vu les hélicoptères, deux de l'armée et un de la police, en vol stationnaire, ouvrir le feu au dessus de manifestants en différents points de Naivasha, à 90 km au nord-ouest de Nairobi.
Des hélicoptères de l'armée ont du tirer pour protéger la police et les réfugiés qui fuyaient
Depuis deux jours, des face à face très tendus ont lieu entre membres de l'ethnie kikuyu d'un côté et luo de l'autre à Naivasha, dans la Vallée du Rift devenue l'épicentre d'affrontements interethniques. "La foule est incontrôlable et nous voulons la disperser, c'est pourquoi nous avons recours à des hélicoptères," a indiqué à l'AFP un responsable policier à Naivasha. Plus tôt mardi, la police avait tiré à balles réelles pour protéger un groupe de Luos qui quittaient les lieux en bus, avait constaté une journaliste de l'AFP.
Un rescapé blessé des derniers affrontements, les hôpitaux sont surchargés
Dans plusieurs autres villes du pays (notamment à Nakuru et Kakamega), des partisans de l'opposition kényane avaient manifesté leur colère dès l'aube après le meurtre d'un député de l'opposition à Nairobi. Melitus Mugabe Were, élu fin décembre député du Mouvement démocratique orange (ODM, opposition) dans une circonscription de Nairobi, a été tué par balles "devant sa maison" à Nairobi vers 00h30 mardi (21h30 GMT lundi), avait indiqué plus tôt un officier de police sous couvert d'anonymat. "Il semble que cela soit lié aux violences post-électorales, mais l'enquête est en cours", a-t-il ajouté. M. Were est la première personnalité politique à mourir dans les violences qui ont suivi la réélection du président Mwai Kibaki, contestée par le chef de l'opposition Raila Odinga. Un peu plus tôt, le porte-parole de l'ODM, Salim Lone, a qualifié la journée de mardi de "jour très sombre" pour le Kenya et appelé les partisans de l'opposition au calme. Dans la capitale kényane, la situation était très tendue dans le bidonville de Kibera, bastion de l'opposition. Au moins quatre personnes ont été tuées à la machette mardi dans ce bidonville, a indiqué à l'AFP un commandant de la police kényane.
Les affrontements dans le bidonville de la capitale reprennent sporadiquement
A Kisumu (ouest), fief de l'opposition, la police avait tiré des gaz lacrymogènes et à balles réelles mardi matin pour disperser des manifestants. Le Kenya, un des pays d'Afrique les plus stables jusqu'à la fin de l'année dernière, traverse une crise majeure née de la contestation par M. Odinga (un Luo) de la réélection de M. Kibaki (un Kikuyu). En un mois, près de 1.000 personnes ont été tuées et environ 250.000 ont été déplacées dans les affrontements. Depuis plusieurs jours, les conflits ethniques et fonciers, récurrents et jamais mis à plat depuis l'indépendance en 1963 dans la Vallée du Rift, ont pris le pas sur les rancoeurs électorales dans cette province.
29 janvier 2008
Réfugiés menacés à Naivasha, un élu tué à Nairobi
NAIVASHA, Kenya (Reuters) - Des hélicoptères militaires kényans ont plongé en piqué sur une foule terrorisant plusieurs centaines de réfugiés mardi à Naivasha et des affrontements ont fait au moins sept morts dans le grand bidonville de Kibera après la mort d'un élu à Nairobi, après un mois d'une crise qui menace d'échapper à tout contrôle au Kenya.Devant l'intensification des violences, le président Mwai Kibaki a "appelé tous les Kényans à maintenir la paix", mais le chef de l'opposition Raila Odinga a estimé dans le même temps que le Kenya "basculait dans un état d'anarchie". Les journalistes de Reuters présents à Naivasha ont vu deux hélicoptères foncer à plusieurs reprises en piqué sur la foule, tirant ce que la police a dit être des balles en caoutchouc sur une foule d'environ 600 personnes brandissant des machettes et des bâtons. L'incident s'est produit alors que des camions de la police s'apprêtaient à évacuer environ 300 membres de l'ethnie Luo, réputée favorable à l'opposition, cherchant à fuir la ville et à se protéger d'une foule de Kikuyus, l'ethnie du chef de l'Etat.
L'armée utilise des fourgons cellulaires pour protéger le départ des réfugies
A Nairobi, un député élu sous les couleurs du Mouvement démocratique Orange (ODM) de Raila Odinga lors des élections législatives du 27 décembre, Melitus Were, a été tué de deux balles dans la tête alors qu'il atteignait le seuil de sa maison peu après minuit. Dans son communiqué, Kibaki a dénoncé un "crime odieux" qui fera l'objet d'une enquête rapide, a-t-il dit. Un porte-parole de l'ODM a dit soupçonner, sans apporter de preuve, un assassinat politique. Quelques heures plus tard, des bandes d'ethnies rivales ont commencé à s'affronter à Kibera, non loin du lieu de l'assassinat. Un correspondant de Reuters sur place a vu sept cadavres, certains portant des coupures à la tête et au cou. Un homme est mort sur le sol au bout de longues souffrances après avoir été apparemment circoncis de force.
"DIALOGUE FORMEL" Les violences se poursuivent aussi dans la vallée du Rift, où des groupes pillent et incendient les maisons et les biens des familles qui tentent de fuir la ville de Naivasha, située à une heure de route au nord de la capitale. Des colonnes de fumée s'élèvent de plusieurs quartiers de la ville, alors que des groupes appartenant à l'ethnie Kikuyu du président Kibaki pourchassent des Luos, des Luhyas et des Kalenjins qu'ils rangent comme partisans de l'opposition. Un journaliste de Reuters y a vu un homme tué à coups de machettes. Une centaine de personnes ont été tuées ces derniers jours dans la vallée du Rift. Les affrontements sont essentiellement concentrés dans les villes de Naivasha et Nakuru, d'ordinaire réputées pour leurs lacs et leur faune sauvage, mais aujourd'hui complètement désertées par les touristes. "Ce qui est alarmant, ces derniers jours, c'est que certains organisent tout ça en coulisses, désormais. Des milices apparaissent (...). Les cibles sont choisies avec soin", a estimé le secrétaire d'Etat britannique chargé de l'Afrique, Mark Malloch Brown, en visite au Kenya. Environ 850 personnes ont trouvé la mort depuis le rejet par l'opposition de la réélection du président Mwai Kibaki. Les violences ont fait également au moins 250.000 déplacés.
Le gouvernement kényan obligé de faire appel à l'armée pour éviter le chaos qui s'installe
La poursuite des affrontements complique amplement les efforts de médiation de Kofi Annan. L'ancien secrétaire général de l'Onu a toutefois fait savoir qu'un "dialogue formel" devait débuter mardi à 16h00 (13h00 GMT) entre les deux camps. Ceux-ci s'accusent mutuellement de génocide dans un conflit qui choque la communauté internationale, habituée à voir dans le Kenya un modèle de stabilité et de développement économique du continent africain.
28 janvier 2008
La vallée du Rift s'embrase au Kenya, près de cent morts
NAIVASHA, Kenya (Reuters) - Des manifestations ont éclaté dans l'ouest du Kenya et des foules d'hommes armés de machettes se font face dans les villes de la vallée du Rift, à la suite de la mort de près de 100 personnes dans les violences ethniques. Dans la ville de Nakuru, au coeur de la vallée du Rift, un employé de la morgue a déclaré lundi que 64 corps se trouvaient dans l'établissement, tous victimes des violences ethniques de ces quatre derniers jours.Des bandes appartenant à des communautés rivales, armées de machettes, de bâtons, d'arcs et de flèches, s'affrontent à Nakuru et Naivasha, non loin de là.
Nakuru et Naivasha nouveaux théatres des affrontements interethniques
Lors du pire incident depuis la reprise des violences, 19 personnes ont péri brûlées vives dimanche à Naivasha dans une maison où elles étaient enfermées, a déclaré un policier à Reuters. On dénombre au total plus de 800 morts depuis le début des violences politico-ethniques consécutives à la réélection contestée du président Mwai Kibaki le 27 décembre. "Ce qui est alarmant, ces derniers jours, c'est que certains organisent tout ça en coulisses, désormais. Des milices apparaissent (...). Les cibles sont choisies avec soin", a déclaré le secrétaire d'Etat britannique chargé de l'Afrique, Mark Malloch Brown, en visite au Kenya. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement de Nairobi accuse l'opposition de planifier des massacres à caractère ethnique dans le Rift. La semaine dernière, l'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a lancé les mêmes accusations, après avoir dit que la police recourait à la force de façon excessive pour réprimer les manifestations. Le nombre actuel de personnes déplacées par les violences, 250.000, risque fort d'augmenter, des milliers d'habitants ayant fui la situation chaotique à Naivasha et Nakuru ces dernières heures.
L'armée a été appelée en renfort pour seconder la police
Lundi, à Kisumu, ville de l'ouest du pays favorable à l'opposition, la police a tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des tirs de sommation face à des milliers de manifestants descendus dans les rues pour protester contre la mort de membres de leur ethnie, les Luos.
FACE À FACE ENTRE KIKUYUS ET LUOS À NAIVASHA Selon des habitants, des Luos ont brûlé deux Kikuyus (l'ethnie du président Kibaki) dans leurs habitations d'un bidonville de Kisumu, et la police a tué par balles deux autres personnes. "Presque tout Kisumu est envahi de fumée", a déclaré Eric Odhiambo, un conducteur de rickshaw. "Les gens sont furieux après la mort de Luos hier à Naivasha. La police tire (...) mais il y a trop d'émeutiers." Les violences ont d'abord visé principalement, après la réélection contestée de Kibaki, son ethnie kikuyu, la plus nombreuse et la plus riche du pays. Mais des membres de cette communauté, dont la secte interdite des Mungiki, ont commencé à contre-attaquer, racontent les habitants. A Naivasha, un journaliste de Reuters a vu un millier de Kikuyus brandissant des poignards, des machettes et des marteaux faire face à plusieurs centaines de Luos, dont certains étaient armés eux aussi, demandant à pouvoir quitter la ville. Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeute se sont interposés entre les deux groupes rassemblés près du lac Naivasha, d'ordinaire un haut-lieu du tourisme. "Nous voulons que ces Luos rentrent chez eux. Ils ont pourchassé et tué notre peuple. Nous voulons qu'il leur arrive la même chose", a déclaré un Kikuyu, Joseph Maina, brandissant une planche en bois.
Dimanche dernier 19 personnes ont été tuées à Naivasha
Reuters a pu vérifier la mort de 19 personnes dimanche à Naivasha. Un correspondant à Naivasha a entendu des cris pendant la nuit. Des groupes arrêtent les voitures sur la route principale et réclament les papiers d'identité des occupants. La poursuite des violences complique amplement les efforts de médiation de Kofi Annan, qui a réclamé que les deux camps choisissent chacun quatre représentants et examinent dans les prochaines 24 heures un projet de plate-forme de négociation, selon un responsable impliqué dans la médiation. Raila Odinga, candidat malheureux face à Kibaki le 27 décembre, accuse les bandes armées d'agir avec le soutien tacite de l'Etat. Le gouvernement renvoie l'accusation.
28 janvier 2008
Annan demande de faire des choix douloureux
L'ancien Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, médiateur dans la crise post-électorale au Kenya, a demandé au président Mwai Kibaki et à son opposant, Raila Odinga, d'accepter "de faire des choix difficiles autour d'une table de négociation, dans l'intérêt de la paix".M. Annan, qui est à la tête d'une équipe de médiation de l'Union africaine (UA), a expliqué, samedi, que le temps était venu, pour les deux hommes, de faire des choix douloureux, les priant de faire passer l'intérêt de leur pays avant toute autre considération. Le président Kibaki avait été déclaré élu à l'issue des élections controversées du 27 décembre dernier, dont le résultat a été rejeté par Odinga, du Mouvement démocratique Orange (ODM).
Il est urgent que les politiques agissent, la situation est très préoccupante pour l'avenir
La question a été davantage compliquée par l'aveu du président de la très décriée Commission électorale du Kenya (ECK), Samuel Mutua, qui affirme ne même pas être certain de la victoire de Kibaki. Il s'en est suivi les pires violences post-électorales de toute l'histoire du Kenya, qui ont causé la mort de quelque 700 personnes et détruit les maisons de 255.000 personnes.
Pause d'un militaire en charge d'apporter les corps des victimes à la morgue
Il se dit également prêt à participer à un gouvernement de partage du pouvoir dès lors qu'un accord sera conclu dans ce sens, en présence de médiateurs internationaux dirigés par Annan. "La crise a évolué en passant d'une situation de conflit électoral à des problèmes beaucoup plus profonds et porteurs d'un risque élevé de répétition", a-t-il indiqué. "Nous devons prendre en charge les problèmes fondamentaux qui sous-tendent les perturbations, comme la distribution équitable des ressources, sinon nous risquons de nous retrouver encore ici dans trois ou quatre ans", a déclaré Kofi Annan, qui a par la suite rencontré le président Kibaki au Palais de la République, à Nairobi.
Des combats difficilement maîtrisés par la police qui bénéficie du soutien de l'armée
L'ancien Secrétaire général de l'ONU, qui multiplie les efforts pour restaurer la paix dans ce pays de 33 millions d'habitants, a rencontré presque tous les acteurs, notamment Kibaki et Odinga, les chefs religieux, les associations de la Société civile et la lauréate du Prix Nobel de la Paix, le Professeur Wangari Mathai.
28 janvier 2008
Retour au bidonville pour des déplacés plus démunis que jamais
NAIROBI (AFP) — Contraintes de quitter, pour cause de fermeture, le camp où elles s'étaient réfugiées, Sarah et Millicent rentrent dans leur bidonville de Nairobi, où leur maison a été brûlée ou pillée. Résignées, plus démunies que jamais, elles ne voient qu'une option: confier leur destin à Dieu."Il n'y a rien qu'on puisse faire. On n'a nulle part où aller", si ce n'est Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi, constate Sarah, dont la maison en torchis a été incendiée fin décembre, après l'annonce des résultats contestés de l'élection présidentielle du 27 décembre au Kenya.
Des milliers de victimes des violences post-électorales devront quitter le stade Jamhuri
Au stade Jamhuri de Nairobi, où se sont réfugiées des milliers de victimes des violences post-électorales, Sarah et une voisine, Millicent, embarquent dans un bus fourni par l'Organisation internationale des migrations (OIM). Le gouvernement, en accord avec la Croix-Rouge kényane, a décidé de fermer le site d'ici la fin de la semaine, après avoir repoussé de quelques jours la date butoir. "Le gouvernement veut prouver que tout va bien, mais tout n'est pas OK", glisse discrètement un employé de l'OIM, alors que le bus s'éloigne, direction Kibera, théâtre pendant près d'un mois de terribles émeutes et où la tension reste très vive. "Mais où vont-ils ? Ils vont revenir ici", prédit une femme restée à Jamhuri, tandis que des passagers du bus lui disent au revoir de la main.
Le gouvernemnt veut prouver que tout va bien, mais tout n'est pas OK
L'autocar s'arrête à l'entrée du bidonville, dans l'enceinte d'une école primaire. Sarah et Millicent, sacs de nourriture sur la tête et bébé dans les bras, s'engouffrent ensuite dans un "matatu", un bus public. En traversant Kibera, au rythme d'un reggae assourdissant, elles découvrent un paysage de désolation: des dizaines de maisons et d'échoppes ne sont plus que cendres, un arbre bloque partiellement la route, un imposant portrait de Raila Odinga, arrivé deuxième de la présidentielle, a été rongé par les flammes. Millicent, qui a reçu 300 shillings (3 euros ou 4,3 dollars) de l'OIM, rentre dans son quartier la peur au ventre. "Je crains que les violences ne reprennent. Mais je dois rentrer ici, je n'ai pas les moyens d'aller ailleurs", confie-t-elle. Dans sa maison, une seule pièce d'environ huit mètres carré et dont les murs en torchis penchent dangereuseusement, l'unique lit, où dormaient la jeune femme célibataire et ses trois enfants, a été dérobé. Son matériel de coiffeuse a aussi disparu. "On va dormir par terre", sur la terre battue, conclut fataliste la jeune et jolie femme. Pour gagner sa vie, elle va essayer de faire des tresses dans la rue, car "ça ne nécessite pas de matériel". A 29 ans, elle n'envisage plus de vendre son corps pour faire vivre sa famille comme il lui arrivait de le faire. "Je ne peux plus faire ce sale travail. Je suis séropositive... Dieu seul sait ce qui va nous arriver", lâche-t-elle.
Des familles dans le désarroi le plus total devront retourner dans l'enfer des bidonvilles
Sarah, 35 ans et une carrure de femme battante, a elle perdu son échoppe de dessus-de-lit au marché Toy, partie en fumée au début des émeutes. "J'ai un problème, ma maison a brûlé", poursuit-elle, en marchant d'un bon pas, malgré le poids du sac sur sa tête, dans les ruelles encombrées de détritus. Sarah va trouver refuge chez sa soeur, Dorkas, qui a aussi perdu son petit hôtel dans les troubles post-électoraux qui ont fait plus de 800 morts à l'échelle du Kenya. Les deux soeurs, veuves, vont partager avec leurs cinq enfants une minuscule pièce, perchée sur une colline abrupte dans le quartier "Raila", à Kibera. "J'ai tout perdu, je vais essayer de trouver un travail de femme de ménage", espère Sarah assise au pied de la prière du Notre Père, accrochée sur un mur de la petite maison en terre.
28 janvier 2008
2 Allemands ont péri sous les coups des machettes de 8 hommes. 900 morts depuis fin 2007
A Nakuru et à Naivasha, des bandes rivales s'affrontent à coups de machettes, de lances et arcs depuis 4 jours.Par ailleurs, 2 Allemands ont péri sous les coups des machettes d'un groupe de jeunes dimanche, dans leur maison sis à Diani ( sud Est ). Cette attaque n'aurait rien à voir avec les violences liées à l'élection présidentielle. Les assassins, huit jeunes ont commis ce délit pour voler de l'argent et un appareil photo. Cela porte le nombre à 3 européens tués au Kenya depuis le début des évènements. En effet un ressortissant britanique avait déjà été tué dans la ville de Watumu pour être volé en début du mois (vendredi 18 janvier 2008). De ce fait le Kenya vient de franchir un nouveau pas dans le monde de la violence. Raison pour laquelle Mondial et Europe assistance n'assurent plus la couverture d'assistance au Kenya. Il convient de considérer aujourd'hui le Kenya comme un pays à risque, la violence laissant le champ libre à la délinquance. Le tourisme qui était l'une des principales ressources du pays va irrémédiablement subir de plein fouet les conséquences de ces meutres.
28 janvier 2008
34 morts dans de nouveaux affrontements en majorité interethniques
28 janvier 17:16 - NAIROBI (AFP) - Au moins 34 personnes ont été tuées lors de nouveaux affrontements en majorité interethniques dans l'ouest du Kenya, où la situation restait explosive lundi, malgré les efforts de médiation de Kofi Annan pour stopper la spirale meurtrière née de la contestation électorale.Au total, au moins 164 personnes ont été tuées depuis jeudi soir au Kenya. Dans la seule journée de lundi, au moins neuf personnes ont été tuées dans l'ouest du pays (Kisumu, Kericho, Nakuru et Burnt Forest), dans des affrontements interethniques et lors d'opérations de la police, selon la police. Un peu plus tôt, la police avait rapporté la mort dans la nuit dimanche à lundi de 25 personnes, la plupart tuées dans des affrontements tribaux dans les villes de Nakuru et Naivasha, dans la province de la Vallée du Rift (ouest). A Naivasha (90 km au nord-ouest de Nairobi), la tension était extrême lundi, a constaté une journaliste de l'AFP. Des tirs ont été entendus dans la matinée et la quasi-totalité des commerces de la ville étaient fermés. Un face à face tendu, sous surveillance policière, avait lieu sur la route autour du lac Naivasha entre une centaine de Kikuyus, armés de planches et de bâtons, et 200 personnes de l'ethnie Luo, qui ont été depuis dimanche chassées de chez elles par des Kikuyus.
Au moins neuf personnes ont été tuées dans l'ouest du pays
"On veut que les Luos s'en aillent d'ici parce qu'ils nous ont expulsés de Kisumu et d'Eldoret", a déclaré à l'AFP James, un Kikuyu. Cent-cinquante-cinq personnes accusées de meurtres et d'incendies volontaires ont été arrêtées dimanche soir à Nakuru et Naivasha, a annoncé lundi le chef de la police kényane, Mohamed Hussein Ali. "Nous avons déployé assez de policiers dans le pays pour rétablir la stabilité", a-t-il affirmé en soulignant que les accrochages "semblaient être d'ordre ethnique". "Les différentes communautés se vengent entre elles", a-t-il dit.
En un mois, plus de 900 personnes ont été tuées
La quasi-totalité des victimes ont été enregistrées dans la Vallée du Rift où les violences post-électorales viennent s'ajouter, et largement se confondre, à d'autres plus anciennes, liées à des conflits fonciers et ethniques récurrents que le pouvoir kényan n'a jamais pu résoudre depuis l'indépendance du pays en 1963. Le Kenya, un des pays d'Afrique les plus stables jusqu'à la fin de l'année dernière, traverse une crise majeure née de la contestation par le chef de l'opposition Raila Odinga (un Luo, soutenu par plusieurs ethnies) de la réélection du président Mwai Kibaki (un Kikuyu) lors de la présidentielle du 27 décembre. En un mois, plus de 900 personnes ont été tuées et environ 250.000 personnes déplacées. Lors d'un point de presse à Addis Abeba, le secrétaire général du Mouvement démocratique Orange (ODM, parti d'Odinga), Anyang Nyongo, a appelé les dirigeants de l'Union africaine à exclure M. Kibaki de leur sommet qui s'ouvre jeudi en Ethiopie.
La quasi-totalité des victimes ont été enregistrées dans la Vallée du Rift
A Nairobi, le président de l'ODM, Henry Kosgei, a lui une nouvelle fois accusé le gouvernement kényan d'inciter à des actes de génocide en laissant selon lui des civils à la merci de milices armées. Face à la persistance des violences malgré les efforts de médiation de l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, depuis le 22 janvier au Kenya, l'Union européenne a menacé de réduire son aide à ce pays si les parties ne trouvent pas "une solution politique durable et consensuelle" à la crise. 383 millions d'euros doivent être alloués par l'UE à ce pays pour la période 2008-2013. M. Annan, qui agit sous l'égide de l'UA, a réussi à organiser jeudi dernier une première rencontre entre MM. Kibaki et Odinga, qu'il avait qualifiée de "premier pas" dans la résolution de la crise, mais sans parvenir jusqu'à présent à obtenir un arrêt des affrontements.
27 janvier 2008
Les violences s'aggravent au Kenya
Plus de 130 personnes ont été tuées depuis jeudi dans la vallée du Rift. 14 ont été brûlées vives dimanche, éclipsant la médiation de Kofi Annan. Chaque jour apporte son lot de violences meurtrières au Kenya. Au moins 40 personnes ont été tuées dimanche dans la Vallée du Rift, épicentre des troubles déclenchés par la réélection contestée du président Kibaki. Le comble de l'horreur a été atteint à Naivasha, à 90 km au nord-ouest de Nairobi. Quatorze personne ont été brûlées vives dans leurs maisons.D'après la police qui a retrouvé les corps méconnaissables d'hommes, de femmes et d'enfants, les assaillants les ont enfermés puis ont mis le feu à leurs demeures. Neuf autres cadavres ont été dénombrés à Naivasha, 11 à Nakuru, la capitale de la Vallée du Rift, et six à Timboroa. Dans cette dernière ville des témoins rapportent avoir entendu des sifflets et des chants de guerre et ont vu les assaillants qui faisaient tournoyer leurs machettes en l'air en approchant de la localité, avant d'y mettre le feu.
Raila Odinga condamne ces actes monstrueux et mauvais
Le leader de l'opposition, Raila Odinga, arrivé deuxième de l'élection présidentielle du 27 décembre mais qui revendique la victoire, a condamné dimanche «ces actes monstrueux et mauvais». «Ce qui émerge maintenant est que des gangs criminels, (...) travaillant sous la protection de la police, font partie d'un plan de terreur bien organisé», a-t-il affirmé Depuis l'élection controversée du 27 décembre, plus de 800 personnes ont trouvé la mort et plus de 250.000 ont fui leur foyer.
ABUS SYSTEMATIQUES ET GRAVES Kofi Annan, médiateur de l'ONU pour mettre fin à la crise, s'est rendu dans la région samedi matin. Il assure «avoir vu des abus systématiques et graves des droits de l'Homme» dans l'ouest du Kenya. Il hausse le ton : «on ne peut pas autoriser l'impunité», estime l'ancien secrétaire général des Nations-Unies.
Le cercle vicieux des contre-attaques et représailles est en train de devenir incontrôlable
Les violences opposent deux camps : les partisans du chef de l'opposition Raila Odinga, membres le plus souvent de la communauté kalenjin, affrontent les supporters du président réélu, Mwai Kibaki, qui appartiennent en général à l'ethnie kikuyu. Odinga accuse Kibaki de lui avoir volé la victoire en truquant l'élection. Face aux violences incessantes, la police reste impuissante. Les Kikuyus de Nakuru se sont organisés en milices pour se venger des attaques qu'ils ont subi. Samedi matin, les autorités ont dû démanteler des barricades érigées par ces milices. Les forces de l'ordre ont également annoncé une centaine d'arrestations.
L'ONU PRESSEE D'AGIR Maina Kiai, président de la Commission nationale kényane des droits de l'Homme (KNCHR), et la directrice de la Commission, Muthoni Wanyeki, en visite à l'ONU à New York, ont appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à agir dès maintenant. «Plutôt que d'attendre que les choses soient vraiment devenues incontrôlables, il est important que le Conseil de sécurité fasse quelque chose qu'il n'a jamais fait: agir avant que la crise ne survienne».
Raisons politiques, anciens différents fonciers, guerre des gangs criminels, la misère = un cocktail explosif au Kenya
Même constat chez les humanitaires. Selon le secrétaire général de la Croix-Rouge kényane, Abbas Gullet, «Le cercle vicieux des contre-attaques et représailles est en train de devenir incontrôlable dans la Vallée du Rift et des mesures urgentes sont nécessaires pour résoudre cela».
27 janvier 2008
Heurts dans le Rift kényan et rencontre Annan-Odinga
Des affrontements ethniques ont fait au moins dix morts dimanche dans une autre ville de la vallée du Rift, Naivasha, dans l'ouest du Kenya, a rapporté un journaliste de Reuters sur place.La poursuite des violences menace la médiation de l'ancien chef des Nations unies Kofi Annan qui rencontrait à Nairobi le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga.
Les violences menacent la médiation de l'ancien chef des Nations unies Kofi Annan
Un reporter de Reuters a compté à Naivasha dix corps, six carbonisés et les quatre autres tués à l'arme blanche. Il a notamment vu un homme arraché d'un minibus par des manifestants et battu à mort. Deux camions ont amené des soldats pour tenter de ramener le calme dans la ville. Plusieurs maisons et des véhicules ont été incendiés par les émeutiers. La route principale qui permet de quitter la ville par l'ouest est bloquée par des barricades et la police invite les automobilistes à faire demi-tour. Les affrontements opposent des Kikuyus, ethnie du président Mwai Kibaki, à des Luos et des Kalenjins, partisans d'Odinga. Entre jeudi et samedi, les violences ont fait au moins 27 morts dans une autre localité du Rift, Nakuru.
Après Nakuku c'est le tour de Naivasha de s'enflammer
Nakuru et Naivasha avaient été épargnées jusqu'à ces derniers jours par les violences qui ont fait 750 morts depuis l'élection présidentielle du 27 décembre et la réélection contestée de Kibaki.
ANNAN INVITE À RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE FOND A Nairobi, la capitale, Kofi Annan a poursuivi sa mission de bons offices. Après sa rencontre avec Odinga, il a invité les deux parties à désigner quatre personnalités pour mener des négociations. Samedi, Annan s'est rendu dans la vallée du Rift, la région la plus touchée par les violences, et a dénoncé les nombreuses violations des droits de l'homme à travers le pays. "Ne nous abusons pas nous-mêmes en disant que c'est seulement un problème électoral. C'est beaucoup plus vaste et plus profond" a-t-il dit en invitant les Kényans à répondre aux questions fondamentales à l'origine de cette situation. "Si nous ne le faisons pas, cela pourra se reproduire dans trois ou cinq ans", a-t-il dit . Odinga et Kibaki se sont rencontrés jeudi, sous l'égide de Kofi Annan, pour la première fois depuis le début de la crise. Leurs sourires et leurs poignées de mains ont alors relancé les espoirs d'un règlement rapide mais le chef de file de l'opposition a repris vendredi sa charge contre le président. Odinga a ainsi exhorté l'Union africaine à ne pas reconnaître Kibaki à l'occasion du sommet qui doit se tenir du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba.
Le Kenya risque de basculer dans une spirale de la violence irréversible
Dans un entretien accordé à Reuters, il a en outre exclu de cohabiter avec le chef de l'Etat en tant que Premier ministre, solution évoquée par la presse et dans les milieux diplomatiques. Le sous-secrétaire des Nations unies aux Affaires humanitaires, John Holmes, a estimé samedi que le Kenya risquait de basculer dans une "spirale de la violence irréversible".
27 janvier 2008
Les violences se poursuivent dans la Vallée du Rift
Au moins 17 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche dans la province de la Vallée du Rift, et 9 autres dans la ville de Naivasha, située au nord-ouest de Nairobi.Un responsable de la police kényane a indiqué dimanche 27 janvier " pour le moment, nous avons 17 (nouvelles) victimes, 11 dans le bidonville de Manyani à Nakuru (capitale provinciale) et six à Timboroa (à proximité de la ville d'Eldoret)"."Six d'entre elles ont été tuées à Timboroa lorsque des jeunes en armes ont attaqué des villages alentours et brûlé des maisons", a précisé cette source."Onze autres ont été tuées dans le quartier de Manyani où la police a affronté pendant cinq heures des jeunes armés (...).
L'enfer est bien présent dans la vallée du Rift
La plupart des corps portaient des entailles à la machette et ils étaient disséminés en plusieurs endroits du quartier", a ajouté le policier. Neuf autres personnes ont été tuées dans des affrontements entre groupes de jeunes de la ville kenyane de Naivasha, à 90 kilomètres au nord-ouest de Nairobi. COUVRE-FEU
De nouveau le couvre-feu est de rigueur dans la région de Nakuru
Depuis jeudi soir, au moins 64 tués ont été recensés par la police dans la province de la Vallée du Rift. Kofi Annan a déclaré avoir vu " des violations systématiques des droits de l'homme". À Nakuru, où la police a imposé vendredi un couvre-feu nocturne, des maisons sont en feu et la violence a de nouveau éclaté. Selon la croix rouge, des tirs étaient également entendus dans un des bidonvilles de la ville, Githima.
BARRICADES
800 MORTS DEPUIS LE 27 DECEMBRE
Le cercle vicieux des représailles devient incontrôlable dans la Vallée du Rift
VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME
27 janvier 2008
Une "folie tribaliste" au Kenya qui choque les victimes
NAKURU, Kenya (Reuters) - Les cadavres de Kényans assassinés - adultes et enfants - s'amoncellent samedi dans la morgue de Nakuru. Certains portent des traces de machettes, d'autres ont été percés par des flèches et des lances qui les ont sans doute achevés.Tous ont été brûlés, leur membres et leur doigts sont recroquevillés et leurs visages figés par l'horreur. Au moins 27 personnes ont péri ces deux derniers jours dans des affrontements entre gangs ethniques rivaux à Nakuru, une localité située dans une partie particulièrement photogénique de la vallée du Rift, autrefois très fréquentée par les touristes. Avant vendredi, le secteur avait été épargné par les violences qui en quelques semaines ont fait au moins 700 morts dans ce pays et chassé 250.000 personnes de chez elles. La situation a basculé après la présidentielle du 27 décembre et la victoire contestée du président sortant Mwai Kibaki.
Des policiers déchargent 16 corps carbonisés d'un pick-up
Des policiers déchargent 16 corps carbonisés d'un pick-up. Des badauds, choqués, regardent ailleurs à chaque fois que l'un des cadavres est jeté par terre. Une femme ne peut retenir ses sanglots et part en courant. "Je n'ai jamais connu cela au Kenya", dit un homme bien habillé, le visage baigné de larmes. "Je prie pour que nos dirigeants y mettent rapidement fin." Le rival de Kibaki à la présidentielle, Raila Odinga, qui a raté de peu la victoire dans ce scrutin jugé insatisfaisant par des observateurs internationaux, crie à la fraude.
"FOLIE TRIBALISTE" Beaucoup ont péri dans des affrontements entre tribus rivales qui ont mis en lumière de profonds antagonismes entre les différentes ethnies que compte le pays. Comme de nombreuses victimes de violences dans ce pays, longtemps considéré comme l'un des plus stables d'Afrique, Nicodemus Adede connaissait ses agresseurs: des amis. "Ce sont des gens qui vivent avec nous qui font ça. Pouvez-vous le croire ?", s'emporte ce chauffeur de taxi-moto, montrant les deux marques laissées sur sa tête par les coups de machette qui lui ont été assénés.
L'hôpital de Nakuru est dépassé par le nombre des blessés et l'horreur de la situation
Il attend son tour d'être soigné à l'hôpital de Nakuru, où 165 blessés ont été pris en charge. "Nous étions amis, mais ça, c'est de la folie tribaliste. Je ne sais toujours pas pourquoi ils l'ont fait." Pendant qu'il raconte son histoire, un homme passe dans le couloir, une flèche fichée dans le crâne, sonné. Des employés de l'ONG Médecins sans frontières s'empressent de soigner les blessés et leur font passer des radios. Ceux qui ont eu la chance de survivre aux machettes et aux flèches empoisonnées ont parfois perdu leurs maisons, pillées puis incendiées. Des réfugiés ont trouvé refuge dans les champs et dans les cours d'église. Certains font l'inventaire de ce qu'il ont pu sauver: meubles en bois, valises, canapés, réfrigérateurs et chaînes hi-fi. "Au moins, nous sommes en vie", dit Mureithi Kibinge, 25 ans, qui travaille pour une petite entreprise financière, et qui a pu récupérer quelques effets personnels. Des gens ont réduit sa maison en cendres. "Tous ces biens matériels peuvent être rachetés à nouveau. Nous, ce que nous voulons, c'est le retour de la paix."
26 janvier 2008
Près de 50 tués dans la Vallée du Rift violences "systématiques" selon Annan
NAKURU (AFP) - Une cinquantaine de personnes de plus ont été tuées dans la province de la Vallée du Rift (ouest) devenue l'épicentre des violences post-électorales qui ébranlent le Kenya, amenant Kofi Annan à dénoncer samedi des violations "systématiques des droits de l'Homme".Dans Nakuru, la capitale provinciale en proie à des affrontements à caractère interethniques depuis jeudi soir, au moins 34 personnes ont été tuées depuis la nuit de vendredi à samedi, selon la police.
Des violences meutrières ont été constatées dans la vallée du Rift
Dans le district voisin de Molo, lui aussi particulièrement touché par ces violences, la police a annoncé avoir découvert samedi les cadavres de 15 personnes victimes de ces troubles. Depuis jeudi soir, au moins 64 tués ont été recensés par la police dans la province de la Vallée du Rift. A Nakuru, où la police a imposé vendredi un couvre-feu nocturne, "des maisons sont en feu et la violence a de nouveau éclaté dans des quartiers", a déclaré à l'AFP samedi après-midi un porte-parole de la Croix-Rouge, Anthony Mwangi. Des tirs étaient également entendus dans un des bidonvilles de la ville, Githima.
La police et l'armée tentent d'intervenir pour contrôler les débordements dans la région
A l'hôpital général de Nakuru, le personnel était dépassé par le nombre d'admissions. "Nous sommes débordés. Notre unité chirurgicale a une capacité de seulement 36 patients, mais actuellement nous soignons plus de 90 patients", a expliqué à l'AFP un responsable de l'hôpital, George Mugenya. A Nakuru, des Kikuyus se sont organisés pour se venger des attaques dont ils avaient été la cible les jours précédents dans la province, selon des habitants. "Le gouvernement n'a pas réussi à nous protéger alors nous avons décidé de venger nos frères tués à Burnt Forest et Eldoret", autres localités de la province, a déclaré à l'AFP, Amos Ndungu, habitant kikuyu de Nakuru. Dans la matinée, des hommes, certains armés de machettes, avaient érigé des barricades dans la ville et sur les axes routiers y menant. Ces barricades ont été démantelées rapidement par la police paramilitaire.
255.000 kényans fuient les violences, leur nombre ne cesse d'augmenter
Plus de 800 personnes ont trouvé la mort au Kenya dans les troubles politico-ethniques qui ont suivi la réélection le 27 décembre du président Mwai Kibaki, rejetée par le chef de l'opposition Raila Odinga qui l'accuse de lui avoir volé la victoire. La Vallée du Rift est devenue ces derniers jours l'épicentre de ces violences dans lesquelles s'affrontent notamment des membres de la communauté kalenjin, qui a majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyus, l'ethnie de M. Kibaki. Ces violences dans la Vallée du Rift viennent s'ajouter, et largement se confondre, à d'autres plus anciennes liées à des conflits fonciers récurrents qui donnent régulièrement lieu à des explosions de violences meurtrières dans la région. "Le cercle vicieux des contre-attaques et représailles est en train de devenir incontrôlable dans la Vallée du Rift et des mesures urgentes sont nécessaires pour résoudre cela", s'était alarmé de son côté vendredi à Nairobi le secrétaire général de la Croix-Rouge kényane, Abbas Gullet.
Kofi Annan demande une commission d'enquête contre les atrocités constatées
L'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui mène une médiation dans le pays depuis mardi soir, s'est rendu par hélicoptère dans cette province pour constater l'ampleur de la crise et a dénoncé à son retour à Nairobi des violations "systématiques et graves des droits de l'Homme". "On ne peut pas autoriser l'impunité", a ajouté M. Annan, sans nommer un groupe en particulier: "j'espère qu'il y aura une enquête sérieuse pour établir les faits et que ceux qui sont responsables seront punis".
Kofi Annan dénonce des violations "systématiques et graves des droits de l'Homme"
M. Annan a prévenu qu'il n'allait pas rester au Kenya "des mois". "Le temps presse et les dirigeants doivent travailler avec nous aussi rapidement que possible", a-t-il insisté.
26 janvier 2008
Des hommes armés érigent des barricades à Nakuru
Sur la route menant vers l'ouest du pays, une centaine de personnes, ont également bloqué le trafic en mettant en travers de la chaussée un camion et des pierres.Les barricades tenues par des hommes armés de machettes ont été érigées samedi 26 janvier matin dans la ville de Nakuru, capitale de la province de la Vallée du Rift. Dans la nuit de vendredi 25 janvier à samedi, au moins 13 personnes ont été tuées dans la ville devenue l'épicentre des violences post-électorales au Kenya, a-ton appris de source policière.
Augmentation de la violence à l'ouest du Kenya
A la levée à 07h00 (04h00 GMT) du couvre-feu nocturne imposé vendredi par la police, des groupes de manifestants ont érigé ces barricades dans plusieurs endroits de la ville et sur les axes routiers. TRAFIC BLOQUE
Augmentation de la violence à Nakuru où des groupes d'émeutiers s'affrontent
PLUS DE 800 MORTS DEPUIS LA REELECTION
26 janvier 2008
Odinga prêt à partager le pouvoir avec Kibaki
"Nous avons une proposition de Constitution qui prévoit un président et un Premier ministre. Nous sommes prêts (...) à ce qu'il (Kibaki) reste président et que nous prenions le poste de Premier ministre", déclare le chef de l'opposition kényane.Raila Odinga, chef de l'opposition kényane, s'est dit prêt, sous conditions, à partager le pouvoir avec le président Mwai Kibaki, dans une interview à la télévision allemande ARD diffusée mercredi 23 janvier.
Nous sommes prêts à parler avec M. Kibaki
Une coopération avec Mwai Kibaki, "c'est possible, mais cela dépend des conditions", a-t-il souligné. VISE PAR DES GAZ LACRYMOGENES
Cérémonie funèbre de Nairobi mercredi dernier qui s'est terminée par heurts avec la police
Le leader de l'opposition a quitté précipitamment les lieux en voiture. LA MANIFESTATION NATIONALE DE JEUDI ANNULEE ?
La police continue de faire appliquer la loi et d'interpeler tous les manifestants anti gouvernement
AU MOINS 780 MORTS
Depuis la fin décembre il y a au moins 780 victimes des violences post électorales !
26 janvier 2008
Premiers pas vers une solution au Kenya selon Kofi Annan
Le président kényan réélu et le chef de l'opposition se sont rencontrés pour la première fois depuis l'élection présidentielle, en présence de Kofi Annan, qui conduit la médiation de l'Union africaine.Le président kényan réélu Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga se sont rencontrés pour la première fois, jeudi 24 janvier, depuis la présidentielle contestée de fin décembre, une réunion qualifiée de "premier pas vers une solution" à la crise par son médiateur Kofi Annan.
Kofi Annan et le président M Kibaki
"SOUTENIR LA PAIX" Raila Odinga a pour sa part assuré que des "mesures vitales" avaient été prises "pour résoudre la querelle électorale et le conflit qui ravage" le Kenya depuis un mois, demandant "à chacun d'être patient et de soutenir la paix".
La population fuit pour ne pas subir les violences interethniques
Quant au président Mwai Kibaki, il a appelé les Kényans "à éviter la violence pendant qu'on s'efforce de trouver une solution".
LES VIOLENCES CONTINUENT
Jeune pillard maîtrisé par des forces de sécurité
Environ 300 personnes ont dû fuir jeudi leurs maisons d'une région de la vallée du Rift, dans l'ouest du Kenya, après des incendies criminels.
26 janvier 2008
À Nakuru, conflits ethniques et fonciers s’imposent à la rancœur électorale
« Tout ça n’a plus rien à voir avec les élections : Raila et Kibaki se sont serré la main et la violence continue », s’insurge un habitant de Nakuru, dans la vallée du Rift (ouest du Kenya), où conflits ethniques et fonciers ont pris le pas sur les rancœurs électorales. Une colonne de fumée monte des dizaines de maisons incendiées par des inconnus dans le bidonville de Kaptembwa, où vit Peter, la cinquantaine. Entouré de jeunes armés de machettes aux mines angoissées par une nuit agitée, il livre sa vision terre-à-terre des affrontements : « Ce sont des violences préarrangées ; des gens, jaloux de la réussite d’autres, utilisent la crise politique pour détruire et piller. »
Conflits ethniques et fonciers s’imposent à la rancœur électorale
L’annonce le 30 décembre de la victoire du président kényan Mwai Kibaki a été suivie de violences politico-ethniques ayant fait près de 800 morts. La province de la vallée du Rift est devenu l’épicentre des heurts où les assaillants – en majorité Kalenjins accusant les autres ethnies d’avoir volé leur « terre ancestrale » – terrorisent les autres communautés, entraînant des représailles sanglantes.
La crise politique a révélé des excès de haine entre Kikuyus et Kalenjins
Mais des observateurs relèvent que la contestation par l’opposant Raila Odinga de la réélection de M. Kibaki est devenue un prétexte pour régler des différends plus anciens, qui font craindre une prolongation des heurts. La région a déjà été frappée plusieurs fois par des violences ethniques et foncières, notamment en 1992 et 1994, en 2003 et en 2005. Après son accession au pouvoir en 2002, « Kibaki n’a rien fait pour régler la question du partage de la terre (...), comme les précédents gouvernements », dénonce Keffa Magenyi, membre du Conseil national des Églises du Kenya.
26 janvier 2008
Nouvelles fusillades à Nakuru, le bilan s'alourdit
NAKURU, Kenya (Reuters) - Des fusillades ont éclaté samedi dans la ville kényane de Nakuru, dans la vallée occidentale du Rift, où des affrontements politico-ethniques ont fait 25 morts depuis jeudi soir, ont rapporté des témoins et des médecins.Un journaliste de Reuters a vu 16 corps carbonisés déchargés d'un camion de la police samedi devant la morgue et un médecin du principal hôpital de la ville a parlé de neuf autres corps. Des groupes armés montent la garde près de barrages érigés dans cette capitale provinciale. Un couvre-feu nocturne a été imposé dans la ville afin de prévenir de nouveaux heurts entre groupes rivaux armés de machettes, de bâtons, d'arcs et de flèches. Plusieurs magasins ont été pillés et incendiés vendredi.
Quel avenir ? cette crise va laisser des traces dans les esprits
Les affrontements ont opposé des membres de la tribu kikuyu, dont le chef de l'Etat Mwai Kibaki est issu, à des Luos et des Kalenjins, groupes ethniques favorables à Raila Odinga, rival malheureux de Kibaki à la présidentielle contestée du 27 décembre. Les violences qui ont suivi le scrutin ont fait près de 700 morts et 250.000 déplacés. Odinga et Kibaki se sont rencontrés jeudi pour la première fois depuis le début de la crise sous l'égide de l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan. Leurs sourires et leurs poignées de mains ont alors relancé les espoirs d'un règlement rapide, mais le chef de file de l'opposition a repris vendredi sa charge contre le président. Odinga a ainsi exhorté l'Union africaine à ne pas reconnaître Kibaki, à l'occasion du sommet qui doit se tenir du 31 janvier au 2 février à Addis-Abeba. Dans un entretien accordé à Reuters, il a en outre exclu de cohabiter avec le chef de l'Etat en tant que Premier ministre, solution évoquée par la presse et dans les milieux diplomatiques.
25 janvier 2008
La Vallée du Rift en proie à la haine et au chaos
Un couvre-feu va être installé dans la ville de Nakuru, capitale de la province de la Vallée du Rift, qui est devenue l'épicentre des violences entre groupes ethniques rivaux.La police kényane a décidé vendredi 25 janvier d'instaurer un couvre-feu nocturne de 19h00 (16h00 GMT) à 07h00 dans la ville de Nakuru, la capitale de la province de la Vallée du Rift (ouest) et quatrième ville du pays, où de violents combats ont eu lieu dans la journée. La foule s'est livrée au pillage et des jeunes en colère ont caillassé des voitures.
La police impose un couvre feu à Nakuru
15 MORTS CES DERNIERES 24 H La police a tiré en l'air, cherchant en vain à séparer les combattants qui s'affrontaient à la machette ou avec des arcs et des flèches. Selon des journalistes, l'armée aurait patrouillé aux côtés de la police, alors que tous les commerces avaient fermé leurs portes et que deux hélicoptères militaires survolaient les lieux.
Des affrontements meurtriers se multiplient dans la vallée du Rift
A Nakuru, où des maisons ont été incendiées vendredi, l'armée a démantelé des barricades enflammées et les autorités ont imposé un couvre-feu de 19h00 à 07h00. Dix corps, la plupart présentant de profondes entailles, ont été retrouvé dans différentes parties de la ville, dit-on de source policière. Mais le bilan risque de s'alourdir parce que la police ne s'est pas encore aventurée dans le quartier de Kaptembwa, d'où sont partis les heurts. Les médias ont fait état d'au moins deux autres morts dans la ville proche de Molo. Certains Kikuyus ont expliqué qu'ils pourchassaient les Kalenjins tenus responsables de l'incendie d'une église où ont péri 30 Kikuyus, le 1er janvier non loin d'Eldoret, dans la vallée du Rift. "Nous avons promis que pour chaque Kikuyu tué à Eldoret, nous tuerions deux Kalenjins vivant à Nakura", explique Dennis Kariuki, un chauffeur d'autobus.
PLUS DE 800 MORTS DEPUIS LA REELECTION Ces derniers jours, la vallée du Rift est devenue l'épicentre de ces violences ethniques. Nakuru, quatrième ville du pays, est un gros centre agricole où plusieurs groupes ethniques se côtoient. Des membres de la communauté kalenjin, qui a majoritairement soutenu le candidat malheureux de l'opposition Raila Odinga affrontent leurs voisins kikuyus, l'ethnie de du président sortant Mwai Kibaki. Les affrontements, qui viennent s'ajouter à d'autres plus anciens liés à des conflits fonciers récurrents, touchent aussi des membres d'autres ethnies installées dans la région.
La communauté kalenjin affrontent leurs voisins kikuyus
En tout, suite à ces violences qui sévissent depuis la réélection en décembre dernier, au moins 685 personnes ont trouvé la mort au Kenya et quelque 255.000 personnes ont été contraintes de fuir leur maison dans le pays.
25 janvier 2008
15 morts dans la Vallée du Rift, Annan poursuit sa médiation
NAIROBI (AFP) — Quinze personnes ont été tuées vendredi dans la Vallée du Rift (ouest), devenue l'épicentre des violences post-électorales au Kenya après la réélection contestée du président Mwai Kibaki il y a un mois, tandis que le médiateur Kofi Annan poursuivait ses consultations à Nairobi.Dans la capitale provinciale de la Vallée du Rift, Nakuru, la police a instauré vendredi un couvre-feu de 19H00 à 07H00 (16H00 à 04H00 GMT) pour y "faciliter le rétablissement de la situation", a déclaré à l'AFP le commandant de la police provinciale Everette Wasige. Huit personnes ont été tuées dans cette ville lors d'affrontements entre groupes ethniques rivaux, portant à 15 le nombre de victimes dans la province en 24 heures.
Des groupes se forment pour en découdre et régler leurs différends
Plus de 800 personnes ont trouvé la mort au Kenya dans les violences politico-ethniques qui ont suivi la réélection du président Kibaki, rejetée par le chef de l'opposition Raila Odinga qui l'accuse d'avoir fraudé pour lui voler la victoire. Le centre-ville de Nakuru, où une tension très vive était palpable tout au long de la journée, était, en fin d'après-midi, vidé de ses habitants et de ses transports collectifs. Des véhicules de la police anti-émeute et para-militaire patrouillaient les rues, également surveillées par un hélicoptère de la police, a constaté une journaliste de l'AFP.
Nombreux sont les magasins incendiés et pillés sur la route de Nakuru
A la sortie de la ville, sur la route entre Nakuru et Eldoret, plus au nord-ouest, des échoppes incendiées dans la journée se consumaient tandis qu'un incendie faisait rage dans le bidonville de Kaptembwa, situé en contrebas de la route. Deux cents personnes, fuyant les violences, étaient rassemblées, avec meubles et matelas, sur le bord de cette route.
Les réfugiés fuient pour trouver refuge et protection dans les églises ou les postes de police
"Depuis hier (jeudi), nous avons commencé à mettre le feu (aux domiciles de Kikuyus, ethnie de M. Kibaki) et nous continuerons tant que nos droits ne seront pas respectés. Nous allons nous diriger vers le parc des expositions: nous voulons que les déplacés (qui s'y trouvent) s'en aillent. Nous sommes prêts à mourir", a déclaré à l'AFP un résident luo (ethnie de Raila Odinga) du bidonville. Dans un autre quartier de la périphérie de Nakuru, à Shababu, l'AFP a pu constater que tous les hommes dans la rue étaient armés de machettes, couteaux, arcs, barres de fer, visiblement prêts à en découdre. La vallée du Rift est devenue ces derniers jours l'épicentre de ces violences dans lesquelles s'affrontent notamment des membres de la communauté kalenjin, qui a majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyus, l'ethnie de M. Kibaki. Ces affrontements impliquent également des membres d'autres ethnies installées dans la région. Ces violences viennent s'ajouter, et largement se confondre, à d'autres plus anciennes liées à des conflits fonciers récurrents. "Le cercle vicieux des contre-attaques et représailles est en train de devenir incontrôlable dans la région de la Vallée du Rift et des mesures urgentes sont nécessaires pour résoudre cela", s'est alarmé le secrétaire général de la Croix-Rouge kényane Abbas Gullet lors d'une conférence de presse.
Les édifices religieux n'échappent pas à la règle des groupes incontrôlés
Ces nouveaux affrontements interviennent au lendemain de la première rencontre depuis les élections, entre MM. Kibaki et Odinga, en présence de M. Annan qui a poursuivi vendredi ses consultations. L'ancien secrétaire général des Nations unies a notamment rencontré le président de la commission électorale kényane, Samuel Kivuitu, des responsables religieux, l'ancien président kényan Daniel Arap Moi ou encore la militante écologiste kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004. De son côté, M. Odinga a appelé l'Union africaine (UA) à ne pas reconnaître le gouvernement de M. Kibaki lors du prochain sommet des chefs d'Etat de l'organisation prévu du 31 janvier au 2 février à Addis Abeba. "Nous ne pensons pas que l'UA devrait reconnaître un gouvernement qui est illégitime. Cela créerait un très mauvais précédent, celui de l'UA qui cautionne le truquage d'élections en Afrique", a déclaré Raila Odinga à la presse.
25 janvier 2008
Malgré les négociations, les affrontements se poursuivent
Au moins quinze personnes sont mortes depuis jeudi 25 janvier dans la vallée du Rift, dans l'ouest du Kenya, où se concentrent les principaux foyers de violences qui ont fait plus de 800 morts depuis l'élection présidentiel du 27 décembre. Ces affrontements ont lieu alors que l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, poursuit sa médiation entre le président Mwai Kibaki et l'opposant Raila Odinga.
Nakuru le couvre-feu a était imposé par les forces de l'ordre
A Nakuru, capitale provinciale de la vallée, les autorités ont instauré un couvre-feu de 19 heures à 7 heures du matin pour "faciliter le rétablissement de la situation", selon un commandant de la police locale cité par l'AFP. Dans les rues de la ville, policiers et militaires patrouillaient avec l'aide d'un hélicoptère alors que les habitants fuyaient par centaines. Selon Abbas Gullet, responsable de la Croix-Rouge kényane, la situation "est en train de devenir incontrôlable" et "des mesures urgentes sont nécessaires". Les violences impliquent des membres de la communauté kalenjin et d'autres ethnies de la région, dont les Luos, qui ont majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyus, l'ethnie dont est issu M. Kibaki.
Sous la protection de la police certains vont chercher ce qui peut l'être
A Nairobi, Kofi Annan a poursuivi ses consultations en vue de trouver un compromis entre les deux parties. Il a rencontré le président de la commission électorale kényane, Samuel Kivuitu, l'ancien président kényan Daniel Arap Moi et des responsables religieux. Raila Odinga, qui a rencontré pour la première fois son rival jeudi, a quant à lui appelé l'Union africaine à ne pas reconnaître le gouvernement de M. Kibaki lors de son prochain sommet, le 31 janvier.
24 janvier 2008
Premier face-à-face Kibaki-Odinga "encourageant" selon Annan
NAIROBI (AFP) — Le président kényan réélu Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga se sont rencontrés pour la première fois jeudi depuis la présidentielle contestée de fin décembre, une réunion qualifiée de "premier pas vers une solution" à la crise par son médiateur Kofi Annan.L'ancien secrétaire général de l'ONU, qui conduit la médiation de l'Union africaine, s'est toutefois montré très préoccupé par l'"usage excessif de la force par la police" et la "poursuite des violences" au pays, où 12 personnes ont encore été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi.
MM. Kibaki et Odinga se sont serré la main
MM. Kibaki et Odinga se sont serré la main après cette rencontre cruciale, la première entre les deux hommes depuis l'élection du 27 décembre qui a été suivie par des violences politico-ethniques ayant fait au moins 790 morts et 255.000 déplacés. "Je pense que nous avons commencé à faire les premiers pas vers une solution pacifique au problème, et vous pouvez voir que les deux leaders sont là pour souligner leur engagement pour le dialogue", a estimé M. Annan en qualifiant la réunion de "développement très encourageant". M. Odinga a pour sa part assuré que des "mesures vitales" avaient été prises "pour résoudre la dispute électorale et le conflit qui ravage" le Kenya depuis un mois, demandant "à chacun d'être patient et de soutenir la paix". M. Kibaki a appelé les Kényans "à éviter la violence pendant qu'on s'efforce de trouver une solution".
" Je conduirai personnellement notre pays vers la promotion de l'unité "
"En tant que président élu en bonne et due forme et qui a prêté serment (...), je conduirai personnellement notre pays vers la promotion de l'unité, la tolérance, la paix et l'harmonie entre les Kényans", a-t-il assuré. Cette déclaration a suscité une réaction outrée de la part du parti de M. Odinga qui a accusé M. Kibaki de chercher à légitimer sa présidence. M. Kibaki a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la commission électorale kényane, mais M. Odinga l'accuse de fraudes électorales. Des observateurs internationaux ont dénoncé de nombreuses irrégularités pendant la comptabilisation des résultats. Saluant ce premier face-à-face entre les deux protagonistes de la crise, M. Annan a cependant fait part de sa vive inquiétude sur "la poursuite de la violence" et un "usage excessif de la force par la police". "Nous en avons discuté et des mesures vont être prises", a-t-il assuré. Environ 300 personnes ont dû fuir jeudi leurs maisons d'une région de la vallée du Rift, dans l'ouest du Kenya, après des incendies criminels, a constaté une journaliste de l'AFP. Ces habitants de la localité de Jogoo et ses environs, dont la majorité des maisons ont été incendiées mercredi soir, attendaient le long d'une route, au milieu de leurs meubles, un éventuel moyen de transport vers la ville voisine de Molo. De son côté, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a accusé des membres de l'opposition d'orchestrer les violences interethniques dans cette partie du pays, la Vallée du Rift, en marge de la contestation électorale. L'ODM a rejeté ces accusations, son porte-parole déclarant à l'AFP qu'il était "très facile de mal interpréter des histoires récupérées de deuxième ou troisième main".
L'ODM a rejeté les accusations d'orchestrer les violences interethniques
La Vallée du Rift est le théâtre, depuis l'annonce des résultats de la présidentielle, d'affrontements entre membres de la communauté kalenjin, qui a majoritairement soutenu M. Odinga, et leurs voisins kikuyus. Ces violences touchent également des membres d'autres ethnies installées dans la région. Ces violences viennent s'y ajouter à d'autres plus anciennes liées à des conflits fonciers récurrents.
24 janvier 2008
Epuration ethnique au Kenya, dans la vallée du Rift
Le long des pistes, les portes des commerces pillés claquent au vent. Sur les collines, les bâtiments incendiés semblent d'atroces caries. Chaque jour, des maisons brûlent, des habitants sont chassés ou tués. Dans la région de Kipkelion, au coeur de la vallée du Rift, la tourmente post-électorale kényane s'est muée en un ouragan qui menace d'emporter la raison d'une des régions les plus fertiles, les plus peuplées et les plus mélangées du Kenya.Non que la folie ou la rage aveugle règnent sur les violences. Assassinats et incendies sont sélectifs. Ils frappent en priorité les Kikuyu, membres du groupe ethnique du président Mwai Kibaki, réélu grâce à des fraudes le 30 décembre 2007. Les agresseurs, majoritairement leurs voisins, appartiennent au groupe des Kalenjin, vaste confédération ethnique ayant soutenu l'opposition.
Assassinats et incendies sont sélectifs. Ils frappent en priorité les Kikuyus
Les troubles, comme dans tout le Kenya, ont commencé à l'annonce des résultats électoraux. Trois semaines plus tard, dans la vallée du Rift, ils n'ont fait qu'augmenter. Ce soir, mercredi 23 janvier, au monastère Saint-Bernard perdu au bout d'une route caillouteuse serpentant dans les collines, le Père Dominique Nkoyoyo sonne à nouveau l'alarme. Patrouillant à bord de sa vieille Land Cruiser cabossée en fin d'après-midi, il a trouvé de nouveaux barrages de pierres et de troncs d'eucalyptus dressés dans les environs du monastère cistercien dont il est le supérieur, et où sont réfugiées sept cents personnes, essentiellement des Kikuyu. Quatre jours plus tôt, près d'un millier d'hommes, des Kipsigi et des Nandi (groupe des Kalenjin), avaient monté des barrages avant de lancer une série d'attaques, "mettant le feu aux quatre coins de l'horizon". Ensuite, ils sont partis à l'assaut du monastère en bandes, armés d'arcs, de flèches, de gourdins et de machettes.
Les moines cisterciens ont sauvé des femmes et enfants d'une mort certaine par le feu
Dans la panique, les Pères cisterciens ont d'abord massé les femmes et les enfants dans l'église. La peur d'y être brûlés vifs les a jetés dehors. "J'ai appelé les autorités et je leur ai dit : envoyez tout de suite des askaris (forces de sécurité). Sinon, vous ne trouverez que des cendres et des cadavres demain matin", raconte, impavide, le Père Dominique en dégageant la piste d'une série de rochers. Cette nuit-là, l'horreur a été évitée de justesse. Les feux allumés à proximité du monastère se sont éteints dans l'humidité. Les forces de police, arrivées en urgence, tirant au jugé dans l'obscurité, ont repoussé les assaillants vers les forêts voisines. Mais ces derniers se trouvent toujours dans les environs. Pour s'en convaincre, il suffit de monter par un sentier à peine praticable jusqu'à Nairobi. Sur cette éminence, en surplomb, se trouvaient commerces, école et habitations de Kikuyu. Tout est rasé. Albert, l'un des sinistrés, embrasse d'un geste les ruines d'une existence, et analyse : "Les attaques ont commencé partout au moment de l'annonce des résultats. De l'essence avait été stockée pour les incendies. Des groupes d'attaquants avaient été constitués. Des responsables politiques locaux s'occupaient de la logistique. Tout était préparé à l'avance." Sur la colline d'en face, un groupe d'une cinquantaine d'hommes observe la scène. Beaucoup sont armés d'arcs et de flèches. "Les voilà. On leur amène du ravitaillement par véhicule. Ils peuvent attaquer d'un instant à l'autre. Partons !" Ici, l'état de semi-insurrection dans lequel le Kenya s'est trouvé plongé a atteint un autre palier. D'autant plus facilement que les différends fonciers ont commencé dès avant l'indépendance, lorsque les colons britanniques ont expulsé les Kikuyu pour s'approprier leurs terres, poussant une partie d'entre eux à s'installer dans la vallée du Rift.
Les disputes au sujet des terres hantent à présent toute la vallée du Rift
Au fil des décennies, les disputes au sujet de la terre se sont faites plus aigres, puis violentes, en temps d'élections, jusqu'à hanter toute la vallée du Rift. Alors, dans les écoles, à proximité des bâtiments administratifs, partout où ils espèrent échapper aux assaillants, les Kikuyu comparent leurs informations, dressent des listes de responsables politiques impliqués dans les attaques. L'aspect systématique des destructions accrédite leur thèse d'une tentative d'épuration ethnique post-électorale. Billy, comme beaucoup de victimes des violences, refuse à la fois d'être cité par son nom de famille et de quitter la région dans le flot des dizaines de milliers de Kikuyu qui fuient en s'entassant dans des camions. A Nyasiakia, une dizaine de kilomètres plus loin, il décrit une violence de voisinage : "Là, c'est ma maison. Brûlée. Comme toutes les maisons des Kikuyu. Et juste à côté, la maison intacte, c'est notre voisin kalenjin. Il était là le jour de l'attaque, à côté des "guerriers". C'est même lui qui a pris deux de nos sept vaches. Tenez, on les voit d'ici." Dans son blouson, il serre son titre de propriété. "C'est la seule chose que j'ai emportée quand ils sont venus brûler. Si ce document disparaît, on prendra ma terre." Côté kikuyu, on tient les listes de coupables supposés. Côté kalenjin, on s'y emploie aussi. "On collecte des informations, on fait des listes", affirme, à Salgaa, Frank, un Kalenjin, ex-capitaine de l'armée de l'air. "Nos gens sont agités au-delà des limites", reconnaît-il. Regardant passer des véhicules surchargés de familles kikuyu qui fuient la vallée du Rift en emportant leurs biens, il s'emporte : "Ils se plaignent, mais apparemment ils ont encore beaucoup de choses, non ? Et nous aussi, nous avons des victimes !" Dans la clinique voisine, un garçon maculé de sang, couché à même le béton, se tord de douleur, la tête entaillée par des coups de machette.
23 janvier 2008
Odinga prêt à partager le pouvoir l'opposition annule les manifestations
NAIROBI (AFP) — Le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga, qui revendique la victoire à la présidentielle, s'est dit prêt mercredi à partager le pouvoir avec le président réélu Mwai Kibaki, et son parti a annulé l'appel à manifester jeudi après un entretien avec le médiateur Kofi Annan."Nous avons une proposition de Constitution qui prévoit un président et un Premier ministre", a déclaré M. Odinga dans une interview accordée mercredi matin à la télévision allemande ARD. "Nous sommes prêts à partager le pouvoir avec lui (Kibaki), à ce qu'il reste président et que nous prenions le poste de Premier ministre", a ajouté le candidat malheureux à l'élection présidentielle du 27 décembre, remportée officiellement par M. Kibaki. Cependant, Anthony Gachoka, un attaché de presse du parti de M. Odinga, le Mouvement démocratique orange (ODM), a affirmé à l'AFP que les propos de M. Odinga avaient été "sortis de leur contexte" et que la chaîne allemande en avait fait "une fausse interprétation". Le régime est présidentiel au Kenya. En 2005, une réforme constitutionnelle, promise par M. Kibaki lors de son élection en 2002 et prévoyant la création d'un poste de Premier ministre avec des pouvoirs limités, avait été rejetée par référendum. Dans un signe d'apaisement mercredi soir, l'ODM a annulé l'appel à manifester pour jeudi. Cette décision a été prise à la demande de M. Annan, l'ex-secrétaire général des Nations unies, qui s'est entretenu pendant deux heures mercredi soir à Nairobi avec M. Odinga, a précisé le porte-parole de l'ODM, Salim Lone.
L'ODM a annulé les manifestations de jeudi en espérant éviter les débordements prévisibles
L'ODM, qui dénonce des fraudes massives à la présidentielle, a organisé depuis des semaines plusieurs manifestations, toutes interdites par la police qui les a violemment dispersées. La police avait de nouveau interdit les rassemblements prévus jeudi dans tout le pays. Les discussions entre M. Odinga et Annan, arrivé mardi soir à Nairobi, ont été "très utiles et très constructives", selon M. Lone. "Les négociations vont être très difficiles, mais nous sommes déterminés à tout faire pour obtenir un accord (avec M. Kibaki) puisque l'avenir du pays est en jeu", a-t-il ajouté. L'entretien entre M. Annan et M. Kibaki, qui était initialement prévu pour mercredi après-midi, a lui été reporté à jeudi, selon le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua. Le Kenya, l'un des pays les plus stables d'Afrique jusqu'à fin décembre, traverse une crise inédite depuis son indépendance en 1963. Au moins 780 personnes ont été tuées dans des violences politico-ethniques depuis la réélection contestée de M. Kibaki. Les tensions se sont poursuivies mercredi. La police a tiré des gaz lacrymogènes contre une cérémonie funèbre à Nairobi, contraignant M. Odinga, arrivé deuxième de la présidentielle, à quitter précipitamment les lieux. La cérémonie avait été organisée en mémoire d'une douzaine de personnes, victimes, selon l'opposition, de la répression des forces de l'ordre ces derniers jours. La police avait autorisé la procession, alors que tous les rassemblements politiques ont été interdits par les autorités depuis les élections générales du 27 décembre. Mais un groupe de jeunes participant à la cérémonie a lancé des pierres en direction des policiers, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes.
M Aila Odinga est évacué dès le début des heurts entre un groupe de jeunes et la police
Enfin, dans la nuit de mardi à mercredi, huit personnes ont été tuées dans des violences liées aux élections: six dans le district de Nandi-sud (ouest), dans la province de la Vallée du Rift, où des dizaines de maisons ont été incendiées en 24 heures, et deux dans des bidonvilles de Nairobi, selon une source policière.
23 janvier 2008
L'opposition kényane annule les manifestations de jeudi
NAIROBI - Le principal parti de l'opposition kényane, le Mouvement démocratique orange (ODM), a annulé mercredi soir son appel à des manifestations jeudi à la demande du médiateur Kofi Annan, a annoncé à l'AFP le porte-parole de l'ODM, Salim Lone."A la demande de M. Annan, nous avons annulé les manifestations prévues demain (jeudi), mais cela ne signifie pas que nous n'appelerons pas à de nouvelles manifestations", a déclaré M. Lone au terme d'un entretien entre M. Annan et le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga. L'ex-secrétaire général des Nations unies, M. Annan, a entamé mercredi à Nairobi une médiation visant à sortir le Kenya de la crise majeure qu'il traverse depuis l'élection présidentielle du 27 décembre, remportée officiellement par le chef de l'Etat sortant Mwai Kibaki.
Le pays retient son souffle et espère que les négociations avec Kofi Annan aboutissent à un résultat
L'ODM, qui dénonce des fraudes massives et revendique la victoire de son candidat Raila Odinga, a organisé depuis des semaines plusieurs manifestations, toutes interdites par la police qui les a dispersées par la force. La police avait de nouveau interdit les rassemblements prévus jeudi dans tout le pays. M. Odinga et Annan se sont entretenus pendant deux heures à Nairobi mercredi en début de soirée. Les discussions ont été "très utiles et très constructives", selon M. Lone. "Les négociations vont être très difficiles, mais nous sommes déterminés à tout faire pour obtenir un accord (avec M. Kibaki) puisque l'avenir du pays est en jeu", a-t-il ajouté. L'entretien entre M. Annan et M. Kibaki, qui était initialement prévu pour mercredi après-midi, a été reporté à jeudi, selon le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua, qui n'a pas donné d'explications. En un mois, au moins 780 personnes ont été tuées dans des violences politico-ethniques au Kenya, qui était jusqu'à fin décembre l'un des pays africains les plus stables.
23 janvier 2008
Violences au Kenya: 7 nouveaux morts
NAIROBI (AFP) — Sept personnes ont été tuées au Kenya dans la nuit de mardi à mercredi, six dans l'ouest du Kenya et une à Nairobi, dans des affrontements à caractère éthnique liés à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de source policière. Six personnes ont été tuées et des dizaines de maisons incendiées dans le district de Nandi-sud, dans la vallée du Rift (ouest), région la plus touchée par les violences qui ensanglantent le Kenya depuis fin décembre. "Nous avons eu des accrochages dans la zone de Nandi où ces victimes ont été signalées", a indiqué à l'AFP un haut responsable policier kényan sous couvert de l'anonymat.
Au moins 780 morts depuis le début des évènements
Cette même source a indiqué qu'un homme avait été tué dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, dans la nuit de mardi à mercredi. L'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est arrivé mardi soir à Nairobi où il doit mener une nouvelle médiation, sous l'égide de l'Union africaine (UA), pour tenter de trouver une solution négociée à la crise post-électorale kényane. Condamnant "les violations massives des droits de l'Homme commises au cours des dernières semaines" au Kenya, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a "demandé qu'une enquête approfondie soit menée en vue d'identifier les responsables de ces violations et de les traduire en justice", dans un communiqué. Au moins 780 personnes ont été tuées dans des violences post-électorales au Kenya, notamment entre les partisans de l'opposition et ceux de M. Kibaki, mais aussi entre la police et des manifestants favorables à l'opposition. Par ailleurs, la police a lancé des gaz lacrymogènes mercredi matin à Nairobi sur un cortège funèbre organisé par l'opposition pour des victimes, selon elle, de la répression policière dans les récentes manifestations, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les cortèges funèbres à Nairobi sont sous haute surveillance de la police
La police a tiré plusieurs grenades lacrymogènes en direction de plusieurs centaines de partisans de l'opposition qui suivaient en procession une douzaine de cercueils installés dans des camions, sur une grande artère de la capitale en direction du lieu prévu d'une prière collective. Les participants à la procession bloquaient la circulation, très dense sur cette artère, et chantaient "Pas de Raila, Pas de paix", en référence au candidat malheureux à la présidentielle kényane du 27 décembre, Raila Odinga, qui accuse le président réélu Mwai Kibaki de lui avoir volé la victoire. Personne n'a été blessé et la procession, autorisée par la police mardi soir, est arrivée dans le quartier excentré de Ngong, où les participants ont défilé devant les cercueils, ouverts et exposés sur des tréteaux.
23 janvier 2008
Heurts entre opposants et policiers lors d'obsèques à Nairobi
NAIROBI (Reuters) - La police de Nairobi a fait usage de gaz lacrymogènes mercredi contre des manifestants qui lui lançaient des pierres lors d'un office funèbre à la mémoire d'opposants tués précédemment alors qu'ils protestaient contre la réélection du président Mwai Kibaki.Ces incidents ont eu lieu au moment où Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'Onu, entamait une mission de bons offices dans le pays. Plusieurs bombes lacrymogènes ont atterri dans le stade de football où étaient alignés des cercueils alors que le dirigeant d'opposition Raila Odinga achevait son oraison. "C'est une guerre entre le peuple du Kenya et la petite clique assoiffée de sang qui tente de s'accrocher au pouvoir à tout prix", a déclaré Odinga à ceux qui assistaient à la cérémonie lorsque les violences ont éclaté près du stade. "Restons un peuple uni pour libérer notre pays." Arrivé la veille au soir à Nairobi, Annan a eu mercredi un premier entretien avec le président Mwai Kibaki et a rencontré à deux reprises le chef de l'Etat ougandais, Yoweri Museveni, venu en voisin offrir lui aussi ses services. Le diplomate ghanéen, qui a déjà été reçu par le président du Parlement, Kenneth Marende, doit voir en fin de journée Odinga. La réélection contestée de Kibaki aux dépens d'Odinga au scrutin présidentiel du 27 décembre a provoqué une série d'affrontements politico-ethniques dont le bilan s'élève à environ 650 morts et 250.000 déplacés. Deux autres personnes au moins ont été tuées mercredi matin au cours d'accrochages dans un bidonville de la capitale.
Ce matin des combats reprenaient dans les bidonvilles de la capitale
Odinga accuse Kibaki de s'être arrogé la victoire par des moyens frauduleux. Le gouvernement affirme que l'ODM a également truqué le vote. Les observateurs internationaux estiment qu'il est impossible de dire qui a gagné. La police avait assoupli l'interdiction des rassemblements publics en vigueur depuis le 30 décembre - date de l'investiture de Kibaki, suivie d'émeutes et de pillages - afin de permettre le déroulement d'une cérémonie dirigée par le Mouvement démocratique orange (ODM) d'Odinga à la mémoire de 28 "combattants de la liberté".
MANIFESTATIONS ANNULÉES La journée avait débuté dans le calme, des centaines de manifestants étant partis des abords du bidonville de Kibera, bastion de l'ethnie Luo, en portant les cercueils de personnes que la police y avait tuées selon eux. La violence a éclaté lorsqu'une dizaine de jeunes se sont mis à stopper des voitures sur une route voisine, à en briser les vitres et à frapper ceux de leurs occupants qui n'appartenaient pas à l'ethnie Luo. Les policiers sont intervenus mais en s'abstenant d'abord de tirer sur les jeunes en nombre croissant qui les criblaient de pierres, ont rapporté des témoins. Les forces de l'ordre ont fini par riposter en chargeant la foule et en intensifiant les tirs de gaz lacrymogènes dont certains ont atteint le stade, provoquant la fuite des dirigeants de l'ODM. Alors que la police se retirait en continuant à tirer des gaz lacrymogènes de l'arrière de ses fourgons, les jeunes s'en sont pris à un bureau de poste voisin, brisant les fenêtres, abattant un mur et déclenchant un incendie.
l'ODM a décidé d'annuler ses manifestations prévues de jeudi
Un peu plus tôt, l'ODM avait décidé d'annuler ses manifestations prévues jeudi à la demande de Kofi Annan. "Annan nous a dit qu'il demanderait qu'il n'y ait pas de protestations dans les rues pendant sa visite et je peux vous dire que nous n'y ferons pas objection", avait dit à Reuters un proche conseiller d'Odinga. Dans un entretien à la chaîne de télévision allemande ARD, Odinga a fait un geste en laissant entendre qu'il pourrait accepter le poste, qui n'existe pas actuellement, de Premier ministre. "Nous sommes prêts à partager le pouvoir avec Kibaki. Il demeurerait président et nous pourrions occuper le poste de chef du gouvernement", suggère-t-il.
Aux affrontements se succèdent les réglements de comptes
Deux hommes ont été retrouvés morts - l'un lapidé, l'autre décapité - dans le bidonville de Kariobangi, à Nairobi. Selon le chef de la police locale, il s'agissait de règlements de comptes entre Luos, l'ethnie d'Odinga, et Kikuyus, celle de Kibaki. Des médias ont signalé au moins huit autres personnes tuées à Nairobi et dans la vallée du Rift.
22 janvier 2008
Violences politico-ethniques les rivaux kényans se tournent vers la CPI
NAIROBI (AFP) — L'Union africaine (UA) a condamné mardi "les violations massives des droits de l'Homme" au Kenya, où le pouvoir comme l'opposition ont décidé de porter les violences post-électorales qui ont fait au moins 700 morts depuis fin décembre devant la Cour pénale internationale.Ces violences ont fait quatorze nouvelles victimes dans l'ouest du pays a annoncé la police mardi, à quelques heures de l'arrivée à Nairobi de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.
Un médiateur africain et reconnu pourra-t-il réussir une mission impossible ?
Kofi Annan est arrivé mardi soir à Nairobi où il doit mener une nouvelle médiation, sous l'égide de l'Union africaine, pour tenter de trouver une solution négociée à la crise post-électorale kényane, a constaté un journaliste de l'AFP. Condamnant "les violations massives des droits de l'Homme commises au cours des dernières semaines" au Kenya, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a "demandé qu'une enquête approfondie soit menée en vue d'identifier les responsables de ces violations et de les traduire en justice", dans un communiqué. De son côté, le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Louise Arbour, a souhaité une "enquête impartiale" sur les accusations de violations des droits de l'Homme au Kenya. Le Mouvement démocratique orange (ODM) de l'opposant Raila Odinga a annoncé mardi avoir envoyé une plainte à la CPI à La Haye contre le gouvernement du président Mwai Kibaki en l'accusant de crimes contre l'humanité dans la répression des manifestations de l'opposition. Le gouvernement a aussitôt réagi, affirmant préparer une plainte similaire contre des leaders de l'ODM devant la même juridiction internationale.
Les forces de l'ordre maintiennent un calme relatif pour éviter que la situation s'envenime
"Le gouvernement est au courant que des responsables de l'ODM ont planifié et exécuté un génocide dans la Vallée du Rift (ouest). Nous collectons actuellement des preuves et nous nous apprêtons à aller à La Haye pour déposer des plaintes contre eux", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua. A La Haye, la CPI est inondée de telles demandes de poursuites venant de différents pays, qui restent sans suites. La Cour a même arrêté d'en donner le décompte. Le Kenya traverse une crise politique majeure depuis la présidentielle du 27 décembre, entachée de fraudes selon l'opposition et de graves irrégularités selon des observateurs internationaux. Cette crise est née de la contestation par l'opposition de la réélection du président Kibaki. M. Odinga, accuse M. Kibaki d'avoir fraudé pour lui voler la victoire à la présidentielle. Dernières victimes en date des violences politico-ethniques, huit personnes ont été tuées mardi dans la région de Kipkelion, dans l'ouest du Kenya, dans de nouveaux affrontements entre communautés ethniques liés à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de source policière. Six personnes, dont un homme et ses deux fils, avaient été tuées un peu plus tôt dans la vallée du Rift, a annoncé mardi un responsable de la police à Nairobi. Ces nouvelles victimes portent à 63 le nombre de morts depuis que l'opposition avait appelé, le 16 janvier, à trois journées de manifestations pour protester contre la réélection de M. Kibaki, manifestations qui ont été interdites et violemment réprimées par la police. C'est dans ce contexte pour le moins tendu que M. Annan, attendu mardi soir au Kenya, doit entamer mercredi une nouvelle médiation dans la crise, sous l'égide de l'UA. Le président en exercice de l'UA, le Ghanéen John Kufuor, s'était rendu trois jours au Kenya début janvier pour tenter une médiation entre les deux parties, mais sans succès. De son côté, la militante écologiste kényane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004, a critiqué mardi le gouvernement, estimant qu'en "échouant à protéger ses citoyens et leurs biens", il contribuait "aux affrontements tribaux".
La moindre escarmouche provoque la fuite de la population
Signe de la tension persistante dans le pays, la police a eu recours mardi matin à des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de personnes manifestant dans le centre-ville de Nairobi pour soutenir le président Kibaki. Au total, plus de 700 personnes ont été tuées et plus de 250.000 déplacées dans les violences post-électorales au Kenya, notamment entre partisans de l'opposition et supporters de M. Kibaki, mais aussi entre la police et des manifestants pro-opposition.
22 janvier 2008
Cour pénale internationale saisie
Gouvernement et oppositions ont chacun annoncé leur intention de saisir la CPI pour les violences post-électorales. L'opposition kényane a porté mardi plainte à la Cour pénale internationale de La Haye contre le gouvernement du président Kibaki, pour crimes contre l'humanité dans la répression des manifestations de l'opposition.Plus tard, c'est le pouvoir en place qui a annoncé son intention de déposer plainte à la CPI contre des dirigeants de l'opposition. Les violences post-électorales et ethniques au Kenya ont fait au moins 700 morts depuis fin décembre.
Les politiques se renvoient la responsabilité des violences
Alors que pouvoir et oppositions se renvoient la responsabilité des exactions, se tournant vers la Cour internationale de La Haye (Pays-Bas), l'Union africaine (UA) a condamné mardi "les violations massives des droits de l'Homme au cours des dernières semaines" au Kenya. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a "demandé qu'une enquête approfondie soit menée en vue d'identifier les responsables de ces violations et de les traduire en justice".
RAPPEL SUR UNE CRISE MAJEURE Le Kenya s'est enflammé à la suite de la présidentielle du 27 décembre, entachée de fraudes selon l'opposition et de graves irrégularités selon des observateurs internationaux. La crise est née de la contestation par l'opposition de la réélection du président Mwain Kibaki. Le leader de l'opposition Raila Odinga accuse Kibaki d'avoir fraudé pour lui voler la victoire à la présidentielle. Les unités de la police en action pour disperser une centaine de manifestants sortis de bidonvilles
Preuve d'une tension persistante dans le pays, mardi, la police a eu recours le matin à des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de personnes manifestant dans le centre-ville de Nairobi pour soutenir le président Kibaki.
DES ATHLETES KENYANS VICTIMES DES VIOLENCES Wesley NGETICH, 34 ans a été tué lundi par une flèche empoisonnée lors d'affrontements dans sa ville de Trans Mara, près de la réserve nationale de Massaï-Mara, dans le sud-ouest du Kenya, ont rapporté son manager américain et les autorités de l'athlétisme kényan. Ngetich est le deuxième athlète victime des violences qui ont éclaté dans le pays après la réélection contestée du président Mwai Kibaki. Wesley Ngetich devait participer à plusieurs courses aux Etats-Unis dans les semaines à venir. Il avait terminé deuxième du marathon de Houston en 2006, en réalisant son meilleur temps, 2h12'10". Lucas SANG, il avait été finaliste du 4x400 mètres aux JO de Séoul en 1988, avait trouvé la mort à la veille du Nouvel An. Luke KIBET, un autre athlète, le champion du monde de marathon Luke KIBET a été blessé par une pierre et a échappé de justesse à la mort. 22 janvier 2008
8 personnes tuées dans l'ouest
NAIROBI - Huit personnes ont été tuées mardi dans la région de Kipkelion, dans l'ouest du Kenya, dans de nouveaux affrontements entre communautés ethniques liés à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de source policière."Huit personnes ont été tuées à Kipkelion, quatre d'entre elles à la machette et quatre autres brûlées dans l'incendie de leur maison", a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police nationale, sous couvert de l'anonymat.
Le nombre des victimes augmente toujours
Près de 300 huttes ont été incendiées dans la journée de mardi dans les villages autour de la localité de Kipkelion, située à 200 km au nord-ouest de Nairobi, a ajouté le responsable policier.
22 janvier 2008
L`ONU met en garde contre le risque de malnutrition dans les camps au Kenya
GENEVE, 22/01 - Des milliers de personnes se trouvant dans des camps de déplacés, en raison des violences au Kenya, risquent de souffrir de malnutrition, a mis en garde mardi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l`ONU (OCHA)."La situation nutritive des personnes déplacées vivant dans les camps constitue une préoccupation majeure", a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole de l`OCHA.
L'organisation sanitaire des camps ne pourra pas tenir sur du long terme
L`OCHA a lancé la semaine dernière un plan d`urgence humanitaire d`un montant de 42 millions de dollars (29 millions d`euros), dont seulement 17% est financé à ce jour.
22 janvier 2008
Inquiètude devant l'augmentation de la violence sexuelle
Le Programme des Nations Unies pour le développement ( PNUD) a tiré aujourd'hui la sonnette d'alarme devant les attaques sexuelles dont sont victimes de plus en plus de femmes et de filles au Kenya, en proie à un conflit civil depuis le mois de décembre.« Des rapports en provenance de Nairobi indiquent que certains hôpitaux ont vu doubler le nombre de cas de viol dans les jours qui ont suivi les violences après les résultats des élections présidentielles, qui ont eu lieu les 27 décembre 2007 », informe un communiqué publié aujourd'hui à New York. Les violences sexuelles contre les femmes sont toujours une des conséquences de la guerre, et « il est temps que la communauté internationale reconnaisse ce problème pour ce qu'il est : un affront aux droits fondamentaux et à la dignité humaine », a déclaré l'Administrateur du PNUD Kermal Dervis.
Toujours pas de solution à l'horizon, pire l'ONU tire la sonnette d'alarme sur la violence sexuelle
Lors des conflits des dernières décennies – Darfour, République démocratique du Congo, Kosovo, Libéria – les femmes ont systématiquement été attaquées, déplore le PNUD, qui estime qu'un demi-million de femmes ont été violées pendant le génocide au Rwanda en 1994, et quelque 60.000 en Croatie et Bosnie-Herzégovine. L'agence s'efforce de mettre à disposition des femmes la meilleure protection possible ainsi qu'une série de soutiens. Un Programme en huit points pour les femmes et les filles cherche aussi à leur donner plus de pouvoir et d'autonomie, et à eur donner la parole. « Nous devons nous assurer que les femmes sont entièrement engagées dans le processus de récupération », a souligné Kathleen Cravero, la directrice du Bureau de la prévention des crises et du relèvement.
22 janvier 2008
L'aide humanitaire se déploie sur fond d'attaques ethniques
NAIROBI, 21 janvier (Xinhua) -- L'équipe des Nations Unies au Kenya a fait état d'attaques ethniques continues et de besoins humanitaires croissants pour les personnes déplacées par la violence qui a éclaté après les résultats des élections présidentielles, il y a trois semaines."Au cours du week-end, 10 personnes ont été tailladées à mort lors de violences ethniques à Kericho, Nakuru, Nairobi et Mombasa et des dizaines de maisons ont été mises à feu. Le pire incident a eu lieu à Kipkelion (Kericho) où 6 personnes ont été tuées et 50 maisons brûlées dans la nuit du samedi 19 janvier", indique un communiqué de l'équipe de l'ONU au Kenya publié lundi.
Pas de répit, les violences se sont perpétuées durant le week-end du 19-20 janvier 2008
Alors que Nakuru accueille tous les jours au moins 1.000 nouvelles personnes fuyant la crise dans le nord de la vallée du Rift, le personnel humanitaire a de plus en plus des difficultés à assurer le logement et le stockage des denrées alimentaires en raison des récentes pluies. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a entamé la distribution de kits familiaux, de trousses hygiéniques et de matériel sanitaire, notamment 100 tonnes en provenance de ses stocks entreposés à Dubaï. La Croix-Rouge kenyane, qui estime qu'environ 116.000 personnes sont déplacées dans la région du nord du Rift, prépare avec le Programme alimentaire mondial (PAM) une distribution de rations pour un mois. Dans la région de Nakuru, le PAM a aussi envoyé un premier chargement qui doit arriver lundi à Mombasa. Par ailleurs, 8 camions transportant 188 tonnes de denrées doivent rejoindre les zones d'Eldoret et de Kisumu. A Nairobi, une troisième distribution alimentaire devrait parvenir à 12.000 foyers, soit environ 72.000 personnes habitant les bidonvilles, d'ici la fin de la semaine. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) se préoccupe pour sa part de l'éducation, car beaucoup d'enseignants n'ont pas rejoint leur poste, des écoles ont été pillées ou brûlées, et de nombreuses familles ont du quitter leurs maisons. L'agence envoie des tentes et des kits pour permettre aux écoles provisoires d'accueillir les enfants déplacés.
22 janvier 2008
Hausse des viols avec les violences post-électorales
Les violences politico-ethniques au Kenya depuis l'élection présidentielle contestée du 27 décembre ont entraîné une hausse des agressions sexuelles contre les femmes, et particulièrement des viols collectifs, a-t-on appris lundi de source hospitalière. «Depuis l'élection, nous avons enregistré un nombre croissant d'agressions sexuelles», a déclaré à l'AFP Rahab Ngugi, de la direction de l'hôpital pour femmes de Nairobi.
Les plus pauvres sont victimes de toutes les violences
La plupart des victimes admises à l'hôpital viennent des bidonvilles de Nairobi mais l'établissement commence également à en recevoir venant de la région de la Vallée du Rift (centre-ouest), selon la même source.
22 janvier 2008
Nairobi exige des explications de Londres
Le ministre kenyan des Affaires Etrangères, Moses Wetangula, a convoqué lundi le Haut Commissaire Britannique au Kenya, Adam Wood, au sujet des déclarations du Sous-secrétaire britannique aux Affaires Etrangères et au Commonwealth, Meg Munn affirmant que la Grande-Bretagne ne reconnaissait pas le gouvernement de Mwai Kibaki.S’adressant aux journalistes à Nairobi, M. Wetangula a fait part du mécontentement du gouvernement du Kenya aux autorités britanniques, au sujet des propos tenus jeudi dernier à Londres par M. Munn, devant la Chambre des Communes. Selon M. Wetangula, Nairobi exige des autorités britanniques qu’elles lui donnent dès mercredi, des éclaircissements sur cette affaire. « Nous invitons Londres à nous fournir des explications complètes sur ces déclarations. Aucun parlement étranger n’a le droit de faire de tels commentaires », a-t-il ajouté. Pour M. Wetangula, la situation politique actuelle que vie le pays est un problème à la fois kenyan et africain, ajoutant que les scrutins qui viennent de s’achever au Kenya n’ont pas besoin du sceau du parlement britannique pour décider s’ils étaient libres et transparents. Il a estimé que le Kenya avait les mécanismes nécessaires pour prendre en charge la crise politique actuelle et n’a pas besoin des conseils injustifiés de la Chambre des Communes. Munn, qui a fait cette déclaration lors d’un débat qui d’une heure et demie avait estimé que le parlement britannique ne reconnaissait pas M. Kibaki comme président du Kenya. Les députés britanniques avaient alors formulé de nombreuses propositions pour sortir le pays de ses troubles post électoraux, notamment en appelant à la tenue de nouvelles élections et en imposant un embargo sur l’aide. « Notre pays n’a pas reconnu ce gouvernement et invite les deux dirigeants kenyans, Raila Odinga et Mwai Kibaki à apporter leur soutien au processus de médiation », avait souligné M. Munn au cours des débats de la Chambre des Communes.
21 janvier 2008
Le gouvernement dénonce le "sabotage"
Le gouvernement kényan qualifie de "sabotage", lundi, la décision de l'opposition - menée par Raila Odinga, du Mouvement démocratique orange (ODM) - de reprendre à partir de jeudi ses manifestations contre la réélection de Mwai Kibaki et d'étendre son mouvement à l'économie en boycottant les compagnies qui soutiennent le président.
Un enfant terrorisé par le vacarme et l'intrusion des forces de l'ordre
"C'est illégal et c'est une insulte faite aux Kényans. Nous avertissons les hommes politiques qu'ils seront personnellement tenus pour responsables de toute destruction de biens consécutive à leur appel", ajoute un communiqué. Les violences se sont poursuivies ce week-end, faisant trois morts à Nairobi. L'ODM appelle au boycott des compagnies appartenant à des alliés du chef de l'Etat, notamment l'Equity Bank, Brookside Diaries et les sociétés de transports en commun CityHoppa et Kenya Bus.
21 janvier 2008
5 morts à Nairobi, Odinga en visite dans l'ouest
NAIROBI (AFP) — Cinq personnes ont été tuées dans des bidonvilles de Nairobi dans la nuit de dimanche à lundi lors de heurts entre communautés rivales sur fond de tensions interethniques liées à la réélection contestée du président Mwai Kibaki, selon un nouveau bilan annoncé par la police.Deux personnes ont été tuées à l'arme blanche dans le bidonville de Mathare dans la nuit de dimanche à lundi. "L'une est décédée sur le coup et l'autre lors de son transfert à l'hôpital", a précisé à l'AFP Martin Oluoch, un habitant de Mathare.
Nuit de tous les dangers dans les bidonvilles
Selon le commandant de la police de Nairobi, Paul Ruto, douze personnes ont été arrêtées à Mathare à la suite de ces meurtres. "Nos policiers patrouillent toujours la zone pour s'assurer que le calme revienne. Nous ne voulons pas que des innocents meurent ainsi", a-t-il déclaré à l'AFP Les récentes violences ethniques au Kenya, où vivent 42 ethnies, ont été attisées par les tensions politiques depuis la réélection contestée, le 27 décembre, de M. Kibaki, qui appartient à la principale communauté du pays, les Kikuyus. Les autres ethnies du pays ont voté majoritairement pour Raila Odinga, qui appartient à l'ethnie luo. Ce dernier, arrivé officiellement deuxième de l'élection présidentielle, revendique la victoire, affirmant que le scrutin a été entaché de fraudes.
Malgré l'intervention des unités paramilitaires les affrontements continuent
Au total, ces trois dernières semaines, plus de 700 personnes ont été tuées dans des violences post-électorales au Kenya. Raila Odinga a entamé lundi matin une visite dans l'ouest du pays qui a connu les pires violences, et a rendu visite à des déplacés dans la ville de Kakamega. Il s'agit de la première visite publique d'Odinga dans l'ouest du pays depuis le début de la crise kényane, née de la contestation par l'opposition de la réélection du président Mwai Kibaki. "Le combat continuera tant que la justice ne l'emportera pas (...). J'ai gagné l'élection, mais j'ai été floué", a déclaré M. Odinga à son arrivée à Kakamega (ouest). Il a rendu visite à des personnes blessées dans les violences post-électorales et à des déplacés dans une église. M. Odinga était notamment accompagné par un autre leader de l'ODM, William Ruto. Il devait ensuite se rendre dans la ville de Kisumu (ouest), fief de l'opposition et théâtre de violences très meurtrières la semaine dernière lors de la répression par la police de manifestations interdites.
20 janvier 2008
L'opposition du Kenya accepte un face-à-face avec Kibaki
NAIROBI, 20 janvier (Xinhua) -- Le leader du Mouvement démocratique orange (ODM, opposition), Raila Odinga, a déclaré dimanche qu'il était prêt à un face-à-face avec le président Mwai Kibaki afin de trouver une solution durable à la crise post-électorale dans le pays.M. Odinga, arrivé deuxième lors du scrutin présidentiel du 27 décembre selon les résultats officiels contestés, a indiqué que la justice et la paix doivent aller de pair, soulignant qu'il acceptait un dialogue direct avec Kibaki mais pas avec son comité de 10 membres.
Jungle urbaine des quartiers pauvres, le Kenya montre au monde la réalité et l'enfer de la vie des plus défavorisés
"Cette guerre est entre nous et ceux qui ont volé nos suffrages, et ils sont juste un petit groupe, donc je ne veux pas voir ces problèmes tribaux qui émergent ici. Cela ternia notre lutte pour la justice, a dit M. Odinga devant des centaines de partisans de l'ODM. Le comité de 10 membres conduite par le vice-président Kalonzo Musyoka a été mis en place vendredi dernier par le président Kibaki pour procéder à des négociations avec L'ODM. Il est considéré par M. Odinga comme un gadget de relations publiques de M. Kibaki.
Le nombre de victimes suite à l'élection présidentielle s'élève à plus de 700 morts
M. Odinga a aussi appelé ses supporteurs à rester au calme tout en accusant la police de recourir à la force contre les manifestants. Ces propos du leader de l'opposition interviennent au lendemain de l'appel lancé par le Commissaire de l'UE, Louis Michel, à Nairobi, pour que les deux deux parties teriment les tensions. L'ODM a annoncé qu'il reprendrait les manifestations jeudi prochain.
20 janvier 2008
Les violences interethniques se poursuivent au Kenya
Après une semaine ponctuée par des manifestations de l'opposition, les violences se sont poursuivies au Kenya, où au moins sept personnes ont été tuées entre samedi 19 et dimanche 20 janvier.Trois personnes ont été tuées par la police dans la région de Kipkelion, dans l'ouest du pays, alors qu'à Mathare, bidonville de Nairobi, au moins quatre personnes appartenant aux ethnies luo et kisii "ont été tuées en territoire kikuyu" à la machette, selon une source humanitaire citée par l'AFP, précisant que le bidonville était désormais divisé en "territoires ethniques".
Le pays sombre peu à peu, jour après jour dans des affrontements violents
42 ethnies vivent dans le pays, où les tensions politiques ne disparaissent pas depuis la réélection de Mwai Kibaki, qui appartient à la principale communauté du pays, les Kikuyus. Les autres ethnies du pays ont voté majoritairement pour Raila Odinga, de l'ethnie luo, qui conteste les résultats du scrutin. Depuis mercredi, 45 personnes ont été tuées, en grande majorité par les forces de l'ordre, portant à plus de 700 personnes le nombre de morts depuis les élections du 27 décembre. M. Odinga s'est déclaré en faveur du "dialogue", dimanche, lors d'un service religieux dans une église de Kibera. Ce bidonville de Nairobi est l'un de ses fiefs qui a été parmi les plus touchés par les violences. "Sans justice, il ne peut y avoir de paix, sans paix il ne peut y avoir d'unité et sans unité il ne peut y avoir une Nation", a poursuivi M. Odinga."Les gens de ce pays doivent se rassembler (...) Ils sont tous kényans", a-t-il ajouté.
Retour des vieux démons et risque important d'une escalade de la violence
L'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, attendu au Kenya pour jouer le rôle de médiateur, doit arriver sur place mardi. La communauté internationale, qui presse le camp présidentiel et l'opposition au dialogue, met tous ses espoirs dans cette médiation.
20 janvier 2008
Poursuite des violences au Kenya
Nairobi - La crise sanglante déclenchée par la réélection contestée du président Mwai Kibaki a fait de nouvelles victimes ce week-end au Kenya. Et les heurts pourraient se poursuivre, alors que l'opposition a appelé à une journée d'action nationale jeudi.À Nairobi, dans le bidonville de Mathare, au moins quatre personnes ont été tuées entre samedi soir et dimanche lors d'affrontements entre membres de communautés ethniques rivales, selon la police.
Les affrontements reprennent dans les bidonvilles de Nairobi
Trois personnes ont aussi été tuées par la police dans la nuit de samedi à dimanche dans la région de Kipkelion (ouest), située à environ 200 km au nord-ouest de Nairobi.
20 janvier 2008
3 morts dans de nouveaux affrontements au Kenya
NAIROBI (Reuters) - Des affrontements entre ethnies rivales ont fait au moins trois morts dimanche, à Nairobi, capitale du Kenya, où rien ne permet d'augurer d'un apaisement rapide de la situation. Les trois victimes portaient des marques de coups de machette. "J'ai vu trois personnes mortes, tuées par des pangas (machettes), avec des entailles à la tête, des coupures dans le dos et la main tranchée", a déclaré Samuel Oduor, un cameraman indépendant âgé de 22 ans. D'autres témoins ont confirmé que des heurts entre des jeunes appartenant aux ethnies Kikuyu et Luo, respectivement celles du chef de l'Etat et de son adversaire lors de l'élection présidentielle, Raila Odinga, avaient fait trois morts. Ces décès portent à 31 le nombre de victimes depuis le début, mercredi, de la campagne nationale de protestation contre la réélection de Kibaki organisée à l'appel de l'opposition. "Il a reçu un coup de panga (machette) à la tête. Il y a eu des affrontements tout au long de la nuit", a déclaré Harold Mukigi, un chauffeur, à propos de l'une des victimes. Les deux autres personnes qui sont mortes par la suite ont été tuées en représailles, ont dit des témoins.
De nouveaux affrontements interethniques sont cependant à craindre.
La police n'était pas joignable dans l'immédiat mais un journaliste de Reuters a vu un corps et une main tranchée sur les lieux des affrontements dans le bidonville d'Haruna, qui signifie "miséricorde" en swahili.
NOUVELLES MANIFESTATIONS JEUDI Les policiers étaient de nouveau déployés en masse dimanche pour tenter d'éviter une répétition des violences qui ont terni l'image de stabilité dont bénéficiait jusque-là le Kenya. Au total, quelque 650 personnes sont mortes depuis la réélection contestée du président Mwai Kibaki le 27 décembre, la plupart dans des violences ethnico-politiques qui ont visé les Kikuyus, ou dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. L'opposition a appelé à de nouvelles manifestations jeudi bien que la police, qui a pour instruction d'empêcher les rassemblements politiques, ait abattu de nombreux manifestants. "Peu importe le temps que cela prendra. La justice finira par triompher", a déclaré Odinga dimanche devant quelques centaines de partisans lors d'un service religieux à Kibera, un autre bidonville de la capitale. De nouveaux affrontements interethniques sont cependant à craindre. "Ils nous frappent. Ils veulent nous chasser. Ils sont armés d'arcs et de flèches et ils tuent nos enfants", a déclaré Wangeci Mwangi, une femme âgée de 75 ans, à propos des bandes armées qui se livrent à des exactions dans son quartier à Haruna.
Toujours l'impasse politique dans le pays
Le calme semblait en revanche revenu dans d'autres parties du pays, après plusieurs journées de violences marquées par des meurtres et des pillages, notamment à Eldoret dans l'Ouest et à Narok dans le Sud. Le commissaire européen au Développement et à l'aide humanitaire, Louis Michel, qui a rencontré Odinga et Kibaki samedi, a enjoint aux deux parties de se rencontrer et de discuter pour résoudre leur différend et mettre fin aux violences.
20 janvier 2008
Nouvelles violences entre Kikuyus et Luos
Des affrontements ont opposé pendant plusieurs heures dans la nuit de samedi à dimanche des Kikuyus et des Luos dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, et un homme a été battu à mort, a affirmé un témoin.Selon ce témoin, David Oromo, l'homme était un Luo qui a été arrêté et battu à mort par un groupe de Kikuyus alors qu'il circulait sur sa bicyclette. Au moins deux autres personnes ont été gravement blessées à coups de machettes. Un autre habitant du quartier, Boniface Shikami, a affirmé dimanche matin que plusieurs maisons avaient été incendiées. Il a ajouté que dans la rue où il habite, les Luos avaient été avertis qu'ils devaient quitter le secteur dans la soirée, faute de quoi ils risquaient d'être attaqués.
Reprise des affrontements entre Luos et Kikuyus à Mathare
Filipe Rebeiro, de Médecins sans frontières, a annoncé que son ONG avait soigné dimanche matin dix personnes blessées par des coups de machettes. Plus de 600 personnes ont été tuées dans les violences qui ont suivi la victoire de Mwai Kibaki, membre de l'ethnie des Kikuyus, à l'élection présidentielle du 27 décembre, un résultat contesté par l'opposition dirigée par un Luo, Raila Odinga. La semaine dernière, au moins 24 personnes ont été tuées lors de manifestations, dont 17 qui auraient été victimes de la police. Samedi, le président du Mouvement démocratique orange, Henry Kosgey, a pourtant appelé à une nouvelle journée de "manifestations pacifiques" dans tout le pays pour jeudi prochain. AP
20 janvier 2008
La situation s'enlise au Kenya
Depuis la réélection de Mwai Kibaki, le Kenya est plongé dans le chaos, 650 personnes ayant trouvé la mort dans des violences ethnico-politiques. L'opposition dénonce toujours la validité du scrutin, et les observateurs étrangers s'interrogent. Dans la rue, les manifestations continuent, toujours plus sanglantes. Raila Odinga, leader de l'opposition, a annoncé qu'elles reprendraient jeudi prochain.Le Kenya s'enlise dangereusement dans la crise. Après des tentatives avortées de reprise de dialogue entre Mwai Kibaki, le président réélu, et Raila Odinga, son rival du Mouvement démocratique orange (ODM), le peuple kényan continue de faire savoir sa colère en descendant massivement dans la rue. Après trois jours de manifestations dans les allées de Nairobi, la capitale du pays, 23 personnes ont trouvé la mort depuis mercredi, la plupart tuées par la police. Ce qui ne manque pas d'attiser le feu de la colère.
Le Kenya sombre dans l'impasse politique et les affrontements quotidiens
"Tout simplement horrible". Voilà comment le journal Nation, l'un des deux principaux quotidiens du pays, décrit la police kenyane. Un évènement a particulièrement attiré l'attention dans tout le pays. Prenant à partie deux jeunes hommes qui lançaient des pierres et lui faisaient des grimaces (sic), un policier tire à bout portant, avant de les frapper à coup de pied puis, vraisemblablement, de les exécuter froidement. Des images du drame ont été rendues publiques par des caméras de télévision présentes au moment des faits, même si un bout de la scène semble avoir été coupé. Le directeur de la police, Hussein Ali, a annoncé samedi l'envoi qu'une équipe de policiers pour enquêter sur ce qui ressemble fort à une bavure policière, l'opposition dénonçant déjà "une exécution de sang froid". La population kenyane, elle, gronde. CERTAINS HABITANTS CONTRAINTS A L'EXIL
Charge des forces paramilitaires contre les manifestants
Les forces paramilitaires, si elles quadrillent les principaux bastions de la rébellion, ne parviennent toujours pas à rétablir le calme. Et quand c'est le cas et que les magasins peuvent rouvrir leurs portes, d'autres problèmes surgissent: "Il y a de nouveau des gens dans la rue mais pas d'argent", explique ainsi Silwa Opindo, une vendeuse, qui précise que "les gens n'ont plus rien dans les poches parce que plus personne ne travaille depuis que Kibaki a volé le scrutin."
19 janvier 2008
33 morts depuis mercredi, l'opposition change de stratégie
NAIROBI (AFP) — Au moins 33 personnes ont été tuées depuis mercredi et les trois jours de manifestations convoquées par l'opposition kényane, qui a changé de stratégie vendredi en appelant au boycottage des entreprises de proches du chef de l'Etat réélu Mwai Kibaki.Après les 25 morts déplorés de mercredi à vendredi, huit autres personnes ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi.
Récapitulatif du nombre des déplacés dans le pays
"Trois personnes ont été tuées dans la nuit à Baba Dogo et Kibera (deux bidonvilles de Nairobi), mais nous continuerons à faire respecter la loi et l'ordre, coûte que coûte", a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police sous couvert de l'anonymat. La police les a tuées, a-t-il précisé. Cinq autres personnes ont été tuées à Kisumu, dans l'ouest du pays, durant cette dernière nuit, et "nous enquêtons pour savoir qui les a tuées", a indiqué à l'AFP un commandant de police de Kisumu, l'une des villes les plus touchées par les violences post-électorales qui ont fait au moins 700 morts depuis les élections du 27 décembre. Le Kenya a changé son image aux yeux de l'opinion internationale
Vendredi, au dernier jour des manifestations visant à protester contre les résultats de l'élection présidentielle du 27 décembre, entachés de fraudes selon de nombreux observateurs, cinq personnes -quatre à Nairobi et un à Mombasa (est)- ont été tuées par balle par la police, qui a interdit tout rassemblement. Déplorant la répression des forces de l'ordre, neuf ambassades occidentales au Kenya, dont le Royaume-Uni, ont appelé les autorités kényanes à cesser de tuer des "manifestants désarmés", enjoignant la police d'abandonner "tout usage disproportionné de la force".
L'utilisation massive de gaz lacrymogène pour contrer les manifestations interdites
Amnesty International a aussi estimé que "en tirant à balles réelles sur la foule", la police "a de beaucoup surpassé ce qui est acceptable en terme d'usage de la force". Cinq cadavres portant des marques de flèches et des coups de machettes ont aussi été découverts vendredi à Narok (sud-ouest) à la suite d'affrontements entre groupes rivaux, vraisemblement dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une victime d'affrontements entre pro et anti gouvernement
Depuis mercredi, quinze autres personnes ont été tuées dans le pays, la plupart par la police, notamment dans les bidonvilles de Nairobi et dans la ville de Kisumu (ouest), des bastions électoraux de Raila Odinga, arrivé deuxième de la présidentielle, selon des sources policières. Vendredi, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mombasa a été dispersée par la force, tandis que la police a fait usage de gaz lacrymogène contre des centaines de manifestants à Kisumu. Le Kenya traverse une crise politique majeure depuis la réélection contestée, le 27 décembre, de M. Kibaki: au moins 700 personnes ont été tuées dans des violences depuis trois semaines. Quelque 200.000 personnes sont actuellement déplacées.
Le responsable du mouvement ODM demande la fin des manifestations
Devant la répression policière, le Mouvement démocratique orange (ODM) de M. Odinga a annoncé la fin des manifestations et une nouvelle stratégie visant à affaiblir le camp présidentiel. "Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de la lutte qui inclura un boycottage économique par les consommateurs de grandes sociétés appartenant à des faucons proches de M. Kibaki", a expliqué le porte-parole de l'ODM, Salim Lone. Il a notamment cité la compagnie de produits laitiers Brookside Dairies, les compagnies de transports en commun City Hopper et Kenya Bus Service, ainsi que la banque Equity Bank. "De grâce, laissons le secteur privé en dehors de la politique", a réagi le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua devant cette proposition de boycottage d'entreprises.
Le responsable de la sécurité déclarait faire respecter l'ordre, coûte que coûte
Dans un rapport publié vendredi à Nairobi, une coalition d'organisations africaines a accusé des responsables de la Commission électorale kényane d'avoir manipulé les résultats de certaines circonscriptions pour garantir la réélection de M. Kibaki. Sur le plan diplomatique, l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan est attendu mardi à Nairobi pour tenter une médiation, une visite qui avait été reportée pour raisons de santé. De son côté, le président kényan a nommé "un comité politique de haut niveau pour mener le dialogue national politique et la réconciliation nationale", composé notamment du vice-président Kalonzo Musyoka et de six ministres. Prié de dire si son parti rencontrerait ce comité, le secrétaire général de l'ODM, Anyang Nyongo, a répondu: "Nous allons attendre qu'il communique avec nous et nous prendrons notre décision". En attendant une éventuelle rencontre, M. Odinga s'est entretenu de la crise notamment avec l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, membre de l'équipe de médiation conduite par M. Annan.
19 janvier 2008
La tension demeure vive au Kenya après 3 jours de manifestations
NAIROBI (Reuters) - La police anti-émeutes quadrille les rues de Nairobi, la capitale du Kenya, où la tension reste extrême après trois jours de manifestations qui ont fait 23 victimes, la plupart tuées par la police. Le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga, candidat malheureux à l'élection présidentielle du 27 décembre, a annoncé que les manifestations, suspendues temporairement vendredi, reprendraient jeudi prochain.Quelque 650 personnes sont mortes depuis la réélection contestée du président Mwai Kibaki, la plupart dans des violences ethnico-politiques qui ont visé les Kikuyus, l'ethnie du chef de l'Etat, ou dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Le directeur de la police, Hussein Ali, a annoncé l'envoi d'une équipe de policiers pour enquêter sur la mort de deux manifestants à Kisumu, abattus par la police alors qu'ils ne portaient pas d'armes. L'incident a été filmé par des caméras de télévision. Sur leurs images, on peut voir un policier tirer en direction de deux jeunes hommes appartenant à un groupe de manifestants qui ont lancé des pierres et dont l'un lui a fait des grimaces. Le policier donne ensuite deux coups de pied à l'un des manifestants qui essaie de se relever. L'opposition a dénoncé "une exécution de sang-froid". L'équipe d'enquêteurs doit rendre son rapport le 1er février. Odinga accuse Kibaki d'avoir volé le scrutin le plus serré qu'ait jamais connu le pays depuis son indépendance, tandis que le gouvernement prétend que l'ODM a également truqué le vote. Les observateurs internationaux estiment qu'il est impossible de dire qui a gagné.
Les troupes paramilitaires se tiennent prêtes pour contrer tous les dédordements possibles
Dans la ville de Narok, les forces paramilitaires quadrillaient des rues vides après un face à face entre des centaines de Kikuyus armés de machettes et des Massaï, munis d'arcs et de flèches. Vendredi, six personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre les membres des deux ethnies. Des maisons ont été également incendiées. "Les policiers sont là (...) mais ils ne sont pas en nombre suffisant. Un groupe d'une centaine de Massaï est venu hier en pleine journée. Ils utilisaient des machettes pour tuer", raconte Vinod Patel, propriétaire d'une station-service. Patel dit avoir vu les cadavres de dix personnes portant les marques de coups de machette. Certains habitants ont empilé leurs effets personnels dans des camions et ont fui la ville située à l'entrée du parc Massaï Mara, une scène devenue désormais familière au Kenya. A Nairobi, les forces paramilitaires en tenue anti-émeutes quadrillaient les quartiers sud, théâtre d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ces trois derniers jours. Les bidonvilles de Mathare et Kibera étaient calmes, et dans la ville de Kusumu, bastion de l'opposition où certaines des pires atrocités ont été commises, la situation revenait progressivement à la normale. "Les magasins sont ouverts, il y a de nouveau des gens dans les rues mais pas d'argent", raconte Silwa Opindo, une vendeuse de 42 ans. "Les gens n'ont plus rien dans leurs poches parce que plus personne ne travaille depuis que Kibaki a volé le scrutin". L'opposition et les organisations de défense des droits de l'homme accusent la police d'être responsable de la plupart des violences meurtrières lors des manifestations et notamment de la mort d'écoliers à Nairobi et Kisumu.
Arrestation et supplications d'un manifestant au sol
Dans leurs éditoriaux, les deux principaux quotidiens kényans dénonçaient samedi le comportement de la police. Le journal Nation l'a qualifié de "tout simplement horrible". La police affirme de son côté n'avoir tué que des émeutiers et des pillards et nie avoir tiré sur les manifestants de manière aveugle. Le porte-parole de la police, Eric Kiraithe, a déclaré que 510 personnes avaient été tuées depuis le début des violences, dont 87 par la police. Plusieurs dirigeants africains tentent une médiation entre Kibaki et Odinga et l'ancien secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, est attendu mardi. Le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, se trouve dans le pays dans le but d'évaluer la situation, a fait savoir samedi son porte-parole. Il doit rencontrer le président Kibaki et Odinga.
19 janvier 2008
1 Britannique tué dans un vol à main armée (Foreign Office)
Londres, 19/01 - Un Britannique a été tué vendredi au Kenya, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères à Londres, sans que ce meurtre semble directement lié aux violences qui frappent le pays depuis la réélection contestée du président Mwai Kibaki.L`homme aurait été tué lors d`un vol à main armée dans la ville de Watumu (est), selon un porte-parole du Foreign Office. L`ambassade britannique à Nairobi, qui est en contact avec la famille, lui apporte son soutien, a-t-il dit.
18 janvier 2008
8 tués vendredi, 24 morts depuis mercredi
18 janvier 16:23 - NAIROBI (AFP) - Huit personnes ont été tuées vendredi au Kenya, portant à 24 le nombre de tués depuis mercredi, premier jour des manifestations de l'opposition kényane contestant la réélection du président Mwai Kibaki, a-t-on appris de sources policières.Quatre manifestants ont été tués à Nairobi, trois personnes ont été retrouvées mortes à Narok, dans le sud-ouest du Kenya, tandis qu'à Mombasa, dans l'est, un manifestant a été tué par la police. Les manifestants du bidonville de Kibera, à Nairobi, "ont chargé les policiers avec des pierres et c'est à ce moment que la police a ouvert le feu sur eux. Quatre d'entre eux ont été tués", a indiqué à l'AFP un responsable policier sous couvert d'anonymat.
Les manifestants ODM bravent l'interdiction de manifester et le pouvoir qu'ils ne reconnaîssent pas
A Narok, dans le sud-ouest du pays, "deux cadavres ont été découverts portant des blessures de flèches et de machette. Un autre corps a également été découvert", a indiqué à l'AFP un responsable du district de Narok, Andrew Rukaria. A Mombasa, la police a également ouvert le feu pour disperser des manifestants au troisième et dernier jour des manifestations de l'opposition. "Les manifestants ont affronté mes hommes quand nous les avons dispersés et nous n'avons eu d'autre alternative que d'agir immédiatement. Une personne a été tuée par balle et plusieurs autres blessées", a expliqué à l'AFP le commandant de police de Mombasa, Wilfred Mbiti. L'officier a ajouté que la police avait dû disperser plusieurs milliers de manifestants dans le quartier de Mwembe Tayari peu après leur prière du vendredi dans les mosquées de la deuxième ville du pays. Ces huit nouvelles victimes portent à 24 le nombre de morts depuis mercredi. L'opposition a annoncé la fin de ses manifestations et le lancement d'une "nouvelle phase" de protestations prévoyant notamment un boycottage d'entreprises appartenant à des proches du chef de l'Etat.
18 janvier 2008
Des nouvelles violences font 13 morts Treize personnes ont trouvé la mort au Kenya, au troisième et dernier jour d'une campagne nationale de protestation contre la réélection du président Mwai Kibaki. L'opposition, renonçant aux manifestations, a appelé au boycott d'entreprises de proches du chef de l'Etat.Quinze victimes sont notamment à déplorer dans la capitale Nairobi, essentiellement dans des bidonvilles fiefs de l'opposition. Depuis mercredi, vingt-neuf personnes ont été tuées au Kenya, en grande majorité par la police, pendant ou en marge des manifestations de l'opposition, selon le dernier bilan de la police.
La violence des affrontements fait encore des victimes par balle
Le Kenya traverse une crise politique majeure depuis la réélection contestée, le 27 décembre, de M. Kibaki: au moins 700 personnes ont été tuées dans des violences depuis trois semaines. Quelque 200'000 personnes sont actuellement déplacées, dont 100.000 enfants selon l'UNICEF.
18 janvier 2008
La police kényane réprime violemment l'opposition dans les bidonvilles de Nairobi
Les démarches s'allongent, les regards se durcissent, la violence approche. "Attention, ils arrivent !" Commentaire superflu. A l'intérieur du bidonville de Mathare, à Nairobi, la charge imminente des forces de sécurité se détecte comme une odeur. Sur la route, un immense conteneur a été tiré, un camion incendié, des feux allumés, barrages dérisoires. La preuve, surgit des rideaux de fumée une centaine d'hommes en uniforme et casque lourd. Ils chargent en hurlant, s'ouvrant un chemin en tirant des rafales d'arme automatique en l'air et en faisant tournoyer de longs gourdins. Dans la rue du bidonville, c'est la fuite éperdue. "Dans certains cas, ils tirent à blanc. Dans d'autres, à balles réelles. On ne peut pas savoir. Ils ne disent à personne ce qu'ils ont choisi", crie un garçon en s'enfuyant, alors qu'à une vingtaine de mètres, un homme qui tentait de passer à vélo est jeté à terre et frappé aux jambes. Au deuxième jour de manifestations à l'appel de l'opposition, jeudi 17 janvier, la répression a changé de visage. La veille, les forces de sécurité se contentaient de bloquer les issues des bidonvilles pour empêcher les militants de l'opposition de sortir pour aller manifester dans le reste de la ville, ou de fondre comme la foudre sur les petits regroupements à peine ébauchés dans le centre pour les disperser.
La police ne se contente plus de contenir les manifestations, elle intervient à l'interieur des bidonvilles
Aujourd'hui, c'est à l'intérieur même des bidonvilles que se conduisent les charges policières. Et cette fois, certains des tirs se font à balles réelles. Kibera, peut-être 800 000 habitants, ville dans la ville, est le principal bastion du chef de l'opposition, Raila Odinga, devancé à l'élection présidentielle du 27 décembre 2007, dans un contexte de fraudes graves, par le président Mwai Kibaki. Pour protester, l'opposition a appelé à trois jours de "manifestations pacifiques" interdites par les pouvoirs publics. Kibera, aujourd'hui, paye son soutien au prix de la violence. Dans la rue du quartier Makina, la cohorte en uniforme camouflage déboule comme un rouleau compresseur. Miracle, une porte s'entrouvre, il faut s'y glisser pour échapper à la charge. Voici une courette boueuse. Il y a là Peter et trois autres garçons qui se hâtent de clouer la porte en tôle ondulée pour lui donner un semblant de résistance. Les forces de sécurité passent en hurlant, lâchant des rafales. Dans la cour, chacun retient son souffle. Les forces de police, à quelques mètres, enfoncent des portes. Partout, les coups pleuvent, comme en témoignent les cris. Yucas, air sage d'étudiant à lunettes, chuchote : "Dans deux heures, il fera nuit, et ils s'en iront. Ils ont peur de rester ici dès qu'il fait noir." Déjà, le groupe des forces antiémeutes continue sa progression vers l'intérieur du bidonville. Ils enfoncent les portes, tirent des grenades lacrymogènes dans les masures, d'où sortent des habitants en larmes. Des silhouettes hébétées quittent leur abri. Derrière une table renversée, un homme tremble de manière incontrôlée. Christopher, un minuscule paquet de viande enrobé de papier-journal à la main, frotte son dos endolori par les coups reçus. "Je suis sorti pour acheter un peu de nourriture et on veut me tuer. C'est comme ça que [le président] Kibaki a décidé de gouverner ce pays ? Quand il aura assassiné tous les wananchis (citoyens), il gouvernera un pays vide ?" Un peu plus loin, une femme, qui vient d'essuyer un tir de gaz lacrymogène dans sa maison, suffoque et hurle : "Mon bébé ! mon bébé !" Elle n'a pas le temps d'en dire plus. Un second groupe d'hommes en uniforme arrive et éparpille les passants. Sur Ngong Road, une grande artère, des embouteillages de fin de journée donnent une fausse impression de normalité. Les véhicules quittent précipitamment le centre-ville, qui s'est vidé comme la veille lorsque des manifestants ont tenté de s'y regrouper. Près de là, à l'hôpital Masaba, trois blessés par balles viennent d'être amenés. L'une des victimes, touchée au cou, meurt avant d'avoir été identifiée.
Les consignes du responsable de la sécurité sont appliquées à la lettre
Au même moment, on tire dans d'autres bidonvilles, comme à Mathare, de l'autre côté de Nairobi. Des témoignages collectés par une source neutre font état de tirs directs depuis des balcons, de corps emmenés par la police antiémeute. Eric Kiraithi, le porte-parole de la police, réagissant après les déclarations du chef de l'opposition, Raila Odinga, accusant les policiers de se livrer à une "orgie de meurtres", se justifiait en affirmant : "Nous avons affaire à des psychologies d'émeutiers (...). La police kényane agit dans le cadre des lois de ce pays."
18 janvier 2008
Les occidentaux réticents à sanctionner un allié de poids NAIROBI (AFP) — La communauté internationale, dont neuf ambassades occidentales ont appelé vendredi Nairobi à cesser de "tuer des manifestants désarmés", n'a pas encore réussi à imposer une solution négociée au Kenya, un partenaire de choix qu'elle tient à conserver.L'appel des ambassades intervient après l'échec des tentatives de médiation menées depuis début janvier par la sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, puis par le président de l'Union africaine, John Kufuor. A présent, l'ex-secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a hérité du dossier. Si M. Annan a retardé sa venue à Nairobi, officiellement pour cause de grippe, deux personnalités l'assistant dans sa mission - l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa et Graça Machel, l'épouse de l'ex-président sud-africain Nelson Mandela - sont arrivés cette semaine dans la capitale kényane. Le Mouvement démocratique orange (ODM) du chef de l'opposition Raila Odinga, qui revendique la victoire à l'élection présidentielle du 27 décembre, s'est dit vendredi prêt à les rencontrer. Le gouvernement, qui jusqu'à présent a accueilli froidement ce type d'initiatives, a finalement fait savoir mercredi qu'ils étaient "les bienvenus au Kenya". L'accord s'arrête là entre Raila Odinga et le camp du président Mwai Kibaki, dont la proclamation de la réélection a plongé le pays dans une crise ayant fait au moins 700 morts et plus de 200.000 déplacés.
Les unités de la police sont intervenues à Mombasa pour disperser les manifestants
Pour l'ODM, le seul enjeu d'une médiation est une nouvelle élection présidentielle. Pour le pouvoir, qui récuse le terme de médiation, le dossier de la présidentielle est clos et seul un "dialogue" visant à régler la crise est envisageable. Face à ce dialogue de sourds persistant, l'Union européenne (UE), en pointe depuis le début de la crise dans la dénonciation des irrégularités du scrutin, commence à agiter la menace d'une suspension partielle de son aide. Jeudi, le Parlement européen a demandé "le gel de toute aide budgétaire au gouvernement du Kenya en attendant (...) une résolution politique de la crise actuelle". Problème: l'Etat kényan peut parfaitement fonctionner sans aide budgétaire extérieure. Cette aide ne représente en effet que 3% du montant total du budget, selon les chiffres officiels kényans. L'écrasante majorité de l'aide au Kenya est directement attribuée à des projets de développement (santé, éducation, adduction d'eau, infrastructures routières,...). Le commissaire européen au Développement, Louis Michel, a déjà exclu de suspendre "purement et simplement" cette aide, qui frapperait surtout une population déjà éprouvée. De surcroît, les pays européens, notamment l'ancienne puissance coloniale britannique, marchent sur des oeufs au Kenya. "On a beaucoup d'intérêts ici", résume sous couvert d'anonymat un ambassadeur occidental en poste à Nairobi.
Louis Michel, a déjà exclu de suspendre "purement et simplement" l'aide européenne
L'économie kényane est en pleine expansion et ouverte aux investissements étrangers, dans des secteurs porteurs tels que le tourisme mais aussi les télécommunications, ou encore l'agro-industrie, où les Occidentaux se retrouvent de plus en plus en concurrence avec la Chine. Cette gêne à entrer en conflit avec le Kenya transparaît également dans la position du Commonwealth, d'ordinaire prompt à sermonner ses membres lors d'élections douteuses. L'organisation a officiellement "mis en doute" jeudi le résultat de la présidentielle, sans s'avancer sur le terrain mouvant de possibles sanctions. Quant aux Etats-Unis, pour qui le Kenya est un allié important dans la lutte antiterroriste dans la Corne de l'Afrique, ils ont décidé jeudi de renvoyer dos à dos MM. Kibaki et Odinga dans la responsabilité des violences, en leur demandant d'ouvrir un "dialogue positif", sans mentionner de possibles nouvelles élections.
18 janvier 2008
Le Parlement européen approuve le gel de l'aide au Kenya Le Parlement de l'Union européenne (UE) a recommandé un gel immédiat de l'aide au Kenya pour pousser le président Mwai Kibaki à relancer de toute urgence les efforts pour mettre fin à l'impasse post-électorale dans laquelle se trouve ce pays d'Afrique de l'Est.Les parlementaires de l'UE, qui se sont réunis près de 20 jours après le début de la crise post-électorale kenyane, ont également recommandé une réorganisation urgente du scrutin présidentiel si un nouveau décompte des voix n'était pas possible pour déterminer le vainqueur. Le Kenya risque de perdre 383 millions d'euros destinés à ses programmes de développement pour les cinq prochaines années si la recommandation du gel de l'aide faite par le Parlement européen est appliquée immédiatement par la Commission européenne. Raila Odinga à la recherche du soutien international
"L'UE est libre de prendre n'importe quelle décision qui pourrait contribuer à résoudre cette crise", a déclaré à la PANA un haut responsable de l'ODM, William Ruto.
La police n'hésite pas à tirer pour rétablir l'ordre contre le chaos
Il a expliqué que la communauté internationale devait condamner le massacre de ses partisans, en indiquant que le Kenya risquait de sombrer dans une crise politique plus profonde à grande échelle. Le Kenya est confronté à une des pires crises politiques de son histoire, aggravée par l'absence de solutions constitutionnelles adéquates. La Constitution ne recommande pas un deuxième tour en cas de résultats serrés mais que pour être élu un candidat doit obtenir au moins 25% de toutes les voix dans cinq des huit provinces du pays.
18 janvier 2008
Des ambassades appellent à cesser de tuer des "manifestants désarmés"
NAIROBI - Neuf ambassades occidentales au Kenya ont appelé vendredi les autorités kényanes à cesser de tuer des "manifestants désarmés", dans un communiqué publié à Nairobi après trois jours de manifestations de l'opposition qui ont fait 24 morts."Nous appelons les forces de sécurité à exercer leur devoir dans les strictes limites de la loi et à abandonner tout usage extraordinaire ou disproportionné de la force, en particulier, à (cesser de) tuer des manifestants désarmés", déclarent les neuf représentations diplomatiques dans un communiqué. "Nous avons vu des images explicites et dérangeantes de l'usage de la force meurtrière sur des manifestants désarmés", ajoute le communiqué diffusé par les ambassades au Kenya du Royaume-Uni, d'Australie, du Canada, du Danemark, de Finlande, des Pays-Bas, de Norvève, de Suède et de Suisse. Cinq manifestants ont été tués par la police vendredi au Kenya au troisième et dernier jour de manifestations nationales à l'appel de l'opposition pour protester contre la réélection, entachée de fraudes selon de nombreux observateurs, du président Mwai Kibaki le 27 décembre.
Les manifestations sont toujours interdites
Au total, depuis mercredi, 24 personnes ont trouvé la mort dans le pays, en grande majorité sous les balles de la police kényane qui a interdit les rassemblements. Le porte-parole de la police kényane, Eric Kiraithe, a une nouvelle fois affirmé vendredi que "la police faisait usage de la force nécessaire pour restaurer la loi et l'ordre". "Pour évaluer de façon objective l'action de la police dans la gestion de la situation, il est important de comprendre le type de rassemblements auxquels nous avons à faire", a-t-il ajouté, affirmant que des personnes parmi les manifestants "ont été entraînés pour commettre des crimes". Vendredi, la presse quotidienne kényane a lancé des appels comparables à celui des neuf ambassades. "La police doit arrêter de tuer les manifestants", a demandé le Daily Nation dans son éditorial. Le Standard a aussi lancé un message à la police: "Si vous devez disperser des rassemblements, pour l'amour de Dieu, respecter les vies humaines".
18 janvier 2008
3 étrangers en garde à vue soupçonnés d'activités terroristes
Trois étrangers, dont un Allemand et un Néerlandais, ont été arrêtés jeudi soir à Nairobi par la police qui les soupçonne d'être liés à des "activités terroristes", a-t-on appris vendredi de source policière kényane.Selon le ministère allemand des Affaires étrangères, les personnes interpellées sont deux Allemands et une Néerlandaise. L'ambassade d'Allemagne à Nairobi est en contact avec eux, selon la même source. "Bien qu'ils soient entrés dans le pays en tant que journalistes, ils se sont comportés de manière suspecte", a déclaré à la presse à Nairobi le porte-parole de la police nationale kényane, Eric Kiraithe. "La police poursuit ses investigations pour déterminer les suites à donner à cette enquête. Nous sommes également en liaison avec d'autres services de police pour établir leurs antécédents", a-t-il ajouté. Des enregistrements vidéo et des photographies "d'installations vitales ont été trouvés sur eux", a poursuivi le porte-parole, sans donner plus de précisions. Les trois personnes, qui sont arrivées au Kenya avant les élections générales kényanes du 27 décembre, ont changé de véhicule à trois reprises sur les 15 kilomètres qui séparent le centre de Nairobi de l'aéroport international où ils ont été appréhendés, selon la même source.
18 janvier 2008
Prise de position d'Amnesty International
Amnesty International a condamné ce soir l'usage "abusif" de la force par la police kényane, au moins 25 personnes ayant été tuées au Kenya en trois jours de manifestations convoquées par l'opposition pour protester contre la réélection du président Mwai Kibaki."Nous admettons que la police kényane essaie de contenir ce qui dans certains cas se sont révélées de violentes manifestations", a déclaré dans un communiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique de l'organisation de défense des droits de l'Homme, basée à Londres.
Le piège post électoral se retourne contre la population des quartiers défavorisés
"Cependant, en tirant à balles réelles sur la foule, la police a de beaucoup surpassé ce qui est acceptable en terme d'usage de la force. Tirer à balles réelles sur des foules n'est pas justifiable", a affirmé M. Van der Borght
18 janvier 2008
Après les manifs, les boycottages
Une nouvelle phase dans le bras de fer qui oppose l'opposition kényane au président sortant, Mwai Kibaki, dont elle rejette la validité de la réélection, en décembre dernier, vient de s'ouvrir.En effet, un porte-parole du Mouvement démocratique orange (ODM) a affirmé avoir vu « beaucoup de souffrance causée par des actions irresponsables de la police contre des manifestants pacifiques ». Conséquemment, l'ODM appelle désormais ses militants à prendre part à « une nouvelle phase de la lutte qui inclura un boycottage économique par les consommateurs de grandes sociétés appartenant à des faucons proches de M. Kibaki ». Un responsable du régime, le porte-parole Alfred Mutua, n'a pas tardé à réagir, vendredi, en implorant les Kényans à « laisser le secteur privé en dehors de la politique ». M. Mutua a aussi estimé que cette dernière tentative de l'opposition pour déstabiliser le régime et l'amener à négocier avec lui « échouera encore ». Les trois jours de manifestations sanglantes dans les rues de plusieurs villes du pays n'ont effectivement pas semblé ébranler le président Kibaki. À tout le moins, ce dernier, qui ne reconnaît que du bout des lèvres l'existence même d'une crise au Kenya, a mis sur pied un « comité politique de haut niveau pour mener le dialogue national politique et la réconciliation nationale ». Lorsqu'on lui a demandé si elle comptait accepter de rencontrer les membres de ce comité, l'opposition de l'ODM a laissé entendre qu'elle préférait attendre qu'ils communiquent avec eux avant de prendre une décision à ce propos.
Toujours des tensions au Kenya , la situation reste explosive
Entre-temps, une délégation africaine menée par l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa et Graça Machel, la conjointe de l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, est arrivée à Nairobi pour servir de médiateur. M. Annan lui-même était attendu au Kenya mardi dernier, mais il a retardé son arrivée, officiellement pour des raisons médicales. Depuis la controversée réélection du président Mwai Kibaki, le 27 décembre dernier, le Kenya est plongé dans une grave crise interne qui a entraîné la mort de plus de 700 personnes et fait au-delà de 250 000 déplacés. Les trois jours de manifestations de mercredi dernier à vendredi, eux, ont fait au moins 16 morts, dont une majorité de manifestants tués par la police. On rapporte aussi plusieurs meurtres interethniques, les deux camps étant issus de deux tribus concurrentes.
18 janvier 2008
L'opposition change de stratégie face à la répression policière
NAIROBI (AFP) — L'opposition kényane, qui rejette l'élection controversée du président Mwai Kibaki, a appelé vendredi au boycottage d'entreprises de proches du chef de l'Etat, une "nouvelle phase" d'action annoncée au troisième jour de manifestations réprimées par la police.Seize personnes ont été tuées au Kenya depuis mercredi, en grande majorité par la police, pendant ou en marge des manifestations de l'opposition, selon un bilan de la police communiqué vendredi à l'AFP. Sept ont trouvé la mort à Kisumu (ouest), une à Narok (sud-ouest) et les huit autres dans la capitale, essentiellement dans des bidonvilles fiefs de l'opposition, a précisé la police. Le Kenya traverse une crise politique majeure depuis la réélection contestée, le 27 décembre, de M. Kibaki: au moins 700 personnes ont été tuées dans des violences depuis trois semaines. Au moins 250.000 personnes ont été déplacées, dont 100.000 enfants selon l'Unicef.
Le nombre de victimes de cette situation de crise ne cesse d'augmenter
Le porte-parole de la police, Eric Kiraithe, a rappelé vendredi que la police n'autoriserait pas les manifestations prévues dans la journée. A 13H00 (10H00 GMT), peu d'incidents étaient rapportés dans le pays: la police a dispersé à coups de gaz lacrymogène des centaines de manifestants à Kisumu. A Eldoret, autre grande ville de l'ouest, quelques pneus ont été enflammés par de petits groupes de manifestants, alors que des camions et des bus attendaient d'être escortés par la police pour sortir de la ville. Devant la répression policière impitoyable, empêchant de fait tout rassemblement, le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga a annoncé vendredi un changement de stratégie visant à affaiblir le camp présidentiel. Vendredi est "le dernier jour des manifestations", a déclaré à l'AFP Salim Lone, le porte-parole de l'ODM. "Nous avons vu beaucoup de souffrances causées par des actions irresponsables de la police contre des manifestants pacifiques. Nous entrons maintenant dans une nouvelle phase de la lutte qui inclura un boycottage économique par les consommateurs de grandes sociétés appartenant à des faucons proches de M. Kibaki", a-t-il expliqué.
Détresse de ces mères qui viennent de perdre deux des leurs
Il a notamment cité la compagnie de produits laitiers Brookside Dairies, les compagnies de transports en commun City Hopper et Kenya Bus Service, ainsi que la banque Equity Bank. "L'ODM a désigné des sociétés privées qu'il veut boycotter (...) De grâce, laissons le secteur privé en dehors de la politique. Les Kényans ont le droit de choisir ce qu'ils veulent faire. Mais je parie que cela échouera encore", a réagi à l'AFP le porte-parole du gouvernement Alfred Mutua. Les manifestations ont montré que "le gouvernement a recours à des tactiques très irresponsables" et qu'"il a peur, que sans cette tactique, des centaines de milliers de Kényans aillent manifester", a estimé M. Lone. Les violences "ont irrité la communauté internationale, l'Union européenne, les Etats-Unis et d'autres partenaires menaçant de couper leur aide et d'imposer des sanctions", a-t-il poursuivi. De son côté, M. Kibaki a nommé "un comité politique de haut niveau pour mener le dialogue national politique et la réconciliation nationale", composé du vice-président Kalonzo Musyoka et de six ministres, ainsi que du procureur général Amos Wako et d'un député, membre du parti de M. Musyoka. Prié de dire si son parti rencontrerait ce comité, le secrétaire général de l'ODM, Anyang Nyongo, a répondu: "nous allons attendre qu'il communique avec nous et nous prendrons notre décision".
Les actions des forces de l'ordre sont de plus en plus critiquées par la population
L'annonce de M. Kibaki intervient après l'arrivée au Kenya de deux médiateurs, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa et Graça Machel, l'épouse de l'ex-président sud-africain Nelson Mandela, qui doivent participer à la médiation conduite par l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. M. Annan, qui était attendu mardi à Nairobi, a reporté son voyage, officiellement pour des raisons médicales. Aucune nouvelle date n'a été communiquée.
18 janvier 2008
Dernier jour de la protestation de masse
NAIROBI, 18 janvier (Xinhua) -- La protestation menée par le Mouvement démocratique Orange (ODM, opposition) au Kenya est entrée dans son troisième et dernier jour, les deux jours précédents s'étant soldés par la répression policière.Aux dires du dirigeant de l'ODM, Raila Odinga, perdant aux élections présidentielles du mois dernier, au moins sept personnes ont été tuées jeudi lors de la répression des autorités. Le gouvernement et la police ont fait du pays "un champ de tuerie des innocents", a dénoncé ce chef de l'opposition. Pourtant, ces critiques ont été démenties par le porte-parole de la police Eric Kiraithe, qui a affirmé que la police a fait preuve de retenue durant la protestation. Se rendant compte que la population innocente était utilisée par les hommes politiques, la police n'a pas eu recours à la force excessive pour la disperser, a fait savoir le porte-parole.
Situation difficile pour discerner les opposants politiques des gangs qui profitent de la situation
"Nous sommes confrontés à la psychologie de masse. La police kenyane a exercé ses devoirs conformément à la loi du pays", a-t- il déclaré. Cinq personnes ont péri dans l'ensemble du pays, notamment dans et autour du district de Mathare, a-t-il confirmé. Depuis le 27 décembre, plus de 600 personnes ont trouvé la mort dans ce pays de l'Afrique de l'est, une tragédie qui, selon M. Odinga, était l'oeuvre du président élu Mwai Kibaki pour assurer sa réélection. Peu après la prestation de serment du président Kibaki le 30 décembre, les autorités ont interdit toutes manifestations publiques dans le pays.
16 janvier 2008
La situation au Kenya paralyse les économies de la région
NAIROBI, 16 janvier (Xinhua) -- La crise politique qui secoue le Kenya émet des ondes de choc dans l'ensemble de la région est- africaine, le Kenya, pays où régnent paix et stabilité depuis des décennies, étant par tradition la plateforme économique, financière et commerciale de la région ainsi que la principale route commerciale.Le commissaire aux douanes de l'Autorité tanzanienne de collecte des impôts, George Lauo, a annoncé que la collecte hebdomadaire des impôts aux points de passage avec le Kenya a diminué en raison de la baisse du commerce entre les deux pays. Selon ce dernier, si l'impasse politique persiste, les recettes mensuelles de la Tanzanie continueront à baisser, car le Kenya est le principal partenaire commercial de la Tanzanie en Afrique et la deuxième plus importante source d'investissements étrangers après la Grande-Bretagne. Le gouvernement ougandais perd plus de deux milliards de shillings ougandais de recettes (environ 1,1 million de dollars américains) par jour, en raison des violences post-électorales au Kenya, qui ont entravé la circulation des marchandises à destination ou en provenance du pays, selon les chiffres de l'Autorité ougandaise des impôts. Le Kenya est une route de transit clé pour les pays n'ayant pas accès à la mer comme l'Ouganda, l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le Sud Soudan, le Rwanda et le Burundi. Ces pays, qui comptent beaucoup sur le port kenyan de Mombasa, sont très affectés par la situation au kenya. La Banque mondiale estime qu'environ 25 % du PNB ougandais et rwandais reposent sur le commerce qui transite par la route menant au port de Mombasa.
Le sort des réfugiés est de plus en plus préoccupant
Des troubles se sont produits au Kenya après l'élection présidentielle du 27 décembre, et le leader de l'opposition Raila Odinga a estimé que ce résultat était truqué et refuse de reconnaître la réélection de Mwai Kibaki. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées et 250 000 personnes ont été déplacées à travers le pays.
16 janvier 2008
L'opposition prend le pouvoir au Parlement
NAIROBI, 15 janvier (Xinhua) -- L'opposition du Kenya a pris le pouvoir au Parlement de 222 sièges grâce à l'élection de son candidat Kenneth Marende au poste de président de la législature mardi.M. Marende, appuyé par le Mouvement démocratique orange (ODM, opposition), a été élu au troisième tour avec 105 voix, contre 101 pour le candidat du gouvernement, Francis Ole Kaparo. Il a promis d'être impartial et honnête dans l'exercice de sa fonction. L'élection du président nécessite une majorité des deux-tiers pour les premier et second tours et une majorité simple au troisième tour. Avant l'élection, le nouveau gouvernement et l'opposition se sont affrontés dans l'enceinte parlementaire sur le mode du scrutin adopté. Le litige a débuté lorsque les députés de l'ODM ont demandé que l'élection du président du Parlement se fasse publiquement et non en secret.
Kennet Marende est le président du parlement
C'est la première fois que le président réélu Mwai Kibaki et le leader de l'opposition Raila Odinga se trouvent dans la même pièce depuis l'élection présidentielle du 27 décembre, dans laquelle ce dernier était au deuxième. La sécurité avait été renforcée autour du Parlement, la police essayant d'empêcher que des violences n'éclatent à nouveau. Ni l'ODM, ni le Parti de l'Unité nationale du président Kibaki, n'avait obtenu la majorité parlementaire lors des élections législatives. Le parti de M. Odinga a remporté 99 sièges, alors que le parti de M. Kibaki a garanti 43 sièges. La commission électorale a déclaré M. Kibaki vainqueur de l'élection présidentielle du 27 décembre, après un processus de décompte des voix qualifié par les observateurs internationaux de "sérieusement truqué". M. Odinga insiste qu'il a gagné l'élection et son parti demande à M. Kibaki de démissionner ou de partager le pouvoir.
16 janvier 2008
Heurts entre manifestants et policiers au Kenya, 3 morts
KISUMU, Kenya (Reuters) - La police kényane a affronté plusieurs centaines d'opposants qui bravaient l'interdiction de manifester contre la réélection du président Mwai Kibaki et trois manifestants ont été tués à Kisumu, bastion de l'opposition dans l'ouest du pays.Quelques centaines de manifestants, rapidement dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation, se sont également rassemblés à Nairobi, mais la mobilisation est restée très modeste au regard des appels du chef de file de l'opposition, Raila Odinga, qui avait invité ses partisans à descendre par millions dans les rues. Même à Kibera, le plus grand bidonville d'Afrique acquis à la cause d'Odinga, les manifestations n'ont pas rassemblé plus de quelques centaines de personnes. A Kisumu, ville de l'Ouest limitrophe de l'Ouganda, un millier de manifestants ont été dénombrés. Trois hommes ont été abattus, rapportent des témoins. Un caméraman de Reuters a vu dans une rue un cadavre portant des traces de balles dans le dos et au côté. "Nous voulons que Kibaki démissionne pour laisser la place à notre président légitime, Raila Odinga", a déclaré l'un des manifestants, Joël Oduor, en tenant d'échapper aux gaz lacrymogènes.
Les barrages sporadiques près des bidonvilles sont rapidement maîtrisés par la police
Près d'Eldoret, dans la vallée du Rift, région la plus touchée par les violences des dernières semaines, des barrages ont été érigés sur les routes par des membres de l'opposition. A Mombasa, ville portuaire sur l'océan Indien, environ 150 jeunes ont brûlé des pneus et dressé des barricades dans les rues. Les violences qui ont suivi l'annonce de la réélection du président Kibaki après le scrutin du 27 décembre ont fait 600 morts et 250.000 personnes déplacées. Le Mouvement démocratique orange (ODM) d'Odinga, candidat malheureux à la présidentielle, a dénoncé des fraudes lors du scrutin et appelé à trois jours de manifestations contre l'investiture de son rival. En réaction, les autorités ont interdit les rassemblements.
LES DOUTES DE L'AMBASSADEUR AMERICAIN L'ambassadeur des Etats-Unis au Kenya, Michael Ranneberger, estime dans une interview publiée mercredi qu'il est impossible de dire avec certitude qui a gagné l'élection présidentielle. "Nous avons mené notre propre analyse. Ce qu'elle montre, c'est que le résultat est extrêmement serré et que quel que soit le vainqueur, il l'a emporté avec pas plus de 100.000 voix d'écart au mieux", a déclaré le diplomate américain au Daily Nation. "Il n'est vraiment pas possible de dire avec certitude qui a gagné parce que le processus n'a pas été transparent", a-t-il ajouté. L'ambassadeur juge préférable qu'un accord de partage du pouvoir soit conclu entre Kibaki et l'ODM, plutôt qu'un nouveau scrutin ou un nouveau dépouillement des voix. Kibaki a récemment formé une partie de son équipe gouvernementale et convoqué le Parlement, mais c'est un représentant de l'opposition qui a été élu à la présidence de l'assemblée mardi - avec seulement quatre voix d'avance sur le candidat du gouvernement. "Hier, les choses ont pris une autre tournure. Le mal terrible qui a été fait aux Kényans le 27 décembre ne peut durer. La présidence actuelle est illégitime", a dit Odinga à la suite de ce succès de l'opposition. Mais si l'ODM est la première formation de l'assemblée, elle n'est pas en mesure à elle seule de faire tomber le gouvernement. Dans une interview accordée à Reuters, le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula, a souligné la nécessité d'entreprendre des réformes électorales, tout en invitant l'ODM à déplacer leur combat de la rue au parlement. "Nous attendons de la forte opposition qui existe désormais à la chambre qu'elle évalue et contrôle de manière critique, efficace et exhaustive l'action du gouvernement. Nous n'avons pas d'autre choix que de trouver les moyens de travailler ensemble de façon responsable", a-t-il dit.
15 janvier 2008
Les vieux habits du président Kibaki
On peut déjà imaginer les réactions d’une opinion publique occidentale fatiguée des éternelles violences de l’Afrique devant ce qui vient de suivre les élections kényanes du 27 décembre : ce beau pays des safaris touristiques qui passait pour une presque démocratie présentable, et bien finalement il ne valait pas mieux que le Rwanda/le Congo/le Tchad/le Soudan/la Somalie (la liste est longue), où les anciennes haines ethniques ont une fois de plus déchaîné des violences que seul le «politiquement correct» empêche les commentateurs de qualifier de «sauvages».Et pourtant ce diagnostic est erroné car si rien ne peut justifier de brûler vivant des civils dans une église on est pourtant plus proche de la situation de l’Ukraine post-soviétique que de celle du Rwanda en 1994. Avec un taux de croissance de plus de 4 % pour les trois dernières années, une économie diversifiée qui irrigue en produits industriels l’ensemble de l’Afrique orientale (et une partie de l’Afrique centrale), avec un système bancaire performant et une bourgeoisie éduquée qui tire le pays en avant, le Kenya n’est pas un de ces pays africains post-coloniaux vivant de l’exportation déclinante de produits agricoles aux cours fondants. Alors quoi ? Et bien malheureusement le Kenya est aussi un de ces pays du tiers-monde où des «élites» politiques aussi féroces que corrompues adoptent superficiellement les slogans de la Banque mondiale pour mieux pratiquer des formes d’exploitation cauchemardesques que Marx lui-même aurait eu du mal à imaginer : un mélange d’accumulation capitaliste primitive, de prédation bureaucratique, de néo-féodalisme rural et de pillage éhonté de l’aide internationale. Il y a deux ans, l’ambassadeur de Grande-Bretagne Sir Edward Clay avait déclaré au vu du scandale d’Anglo Leasing : «Ils peuvent croire que nous ne voyons rien ou que nous leur pardonnerons un peu de gloutonnerie parce qu’ils aiment avaler les déjeuners d’Oxfam. Mais ils ne peuvent quand même pas s’attendre à ce que nous ne réagissions pas lorsque leur intempérance les conduit à nous vomir sur les souliers.» Le Foreign Office n’avait pas du tout apprécié et il fut rappelé à l’ordre. Il avait pourtant d’autant plus raison que le régime dont il parlait, celui du président Mwai Kibaki, était arrivé au pouvoir en décembre 2002 en surfant sur un rejet viscéral de la dictature corrompue de son prédécesseur Daniel Arap Moi et sur une énorme vague d’espoir qui portait sa Coalition Arc-en-ciel (Narc).
Le seul espoir pour certains est de fuir la crise
A l’époque tout le monde ou presque était derrière lui, y compris son principal opposant d’aujourd’hui Raila Odinga, et il avait triomphé avec 62 % des suffrages exprimés. Le mandat donné à Mwai Kibaki était celui d’une rupture avec le passé, d’une relance économique et de la lutte contre la corruption. La relance économique, il a su faire ; avec un peu de bon sens, une bonne équipe professionnelle et quelques recettes keynésiennes, l’économie qui était en attente a redémarré. Mais cela s’est arrêté là car malheureusement cet «homme nouveau» était en même temps un vieux cheval de retour. Ancien associé politique de Jomo Kenyatta, Mwai Kibaki avait partagé avec lui la politique de monopole tribaliste de l’économie promue par le «père de l’indépendance». Marginalisé par Arap Moi à la mort de Kenyatta en 1978, lui et les autres leaders Kikuyu (l’ethnie de Kenyatta) avaient ensuite connu une longue traversée du désert jusqu’en 2002. Or en 2002 si le peuple, toutes ethnies confondues, voulait se débarrasser de l’horrible régime Arap Moi, l’élite kikuyu n’avait quant à elle rien appris ni rien oublié. Les prévarications du vieux Kenyatta s’étaient perdues avec le temps dans une sorte de légende dorée quasiment gaulliste, où seuls surnageaient les moments héroïques de la lutte anti-coloniale et où la cuisine financière qui avait suivi l’indépendance se trouvait benoîtement occultée. Il était possible dans ces conditions pour un politicien tribaliste de 71 ans de se refaire une virginité en jouant sur le fait que la dictature l’avait mis au placard pendant vingt ans. Drapé dans son rôle de victime d’Arap Moi, Kibaki fut élu sur un malentendu qu’il se hâta ensuite d’exploiter pour remettre son segment ethnique de la bourgeoisie aux commandes. En Afrique - même dans une «économie intermédiaire» comme le Kenya - l’archaïsme du capitalisme local donne à l’Etat un rôle prépondérant. Il est donc essentiel pour tout segment de la bourgeoisie de parvenir à contrôler l’Etat s’il veut s’enrichir (sans compter l’importance du contrôle étatique pour pouvoir détourner l’aide internationale). Or étant donné les structures des sociétés africaines, il est pratiquement impossible de contrôler l’Etat sans avoir une base politique ethnique, ce qui amène les problèmes socio-économiques à se traduire presque immédiatement en termes tribaux.
Arrestation sans ménagement d'un manifestant par la police
L’erreur des observateurs étrangers est souvent de croire à une sorte d’essentialisme ethnique de la politique africaine. L’ethnicité n’est pas la cause des problèmes politiques en Afrique, mais elle les amplifie en les globalisant arbitrairement. Ici, dans le Kenya de 2008, ce sont les Kikuyus qui en sont venus à symboliser par la faute de Kibaki tout ce qui n’allait pas dans l’Etat post-colonial - alors que leur ethnie est loin d’en être l’unique responsable. Et Raila Odinga - dont le passé politique populiste et démagogique est loin d’être innocent - est parvenu au contraire à concentrer sur sa personne - et donc sur son ethnie luo - tous les espoirs des déçus d’un changement avorté dans le courant de ces cinq dernières années. Le danger était alors grand de voir les acteurs d’en bas, les victimes d’un système oppressif, opérer des raccourcis meurtriers dans l’attribution des responsabilités et transformer globalement tous les membres de la «tribu oppressive» en boucs émissaires de la souffrance collective. Les squatters kikuyus brûlés vivants à Eldoret il y a quatorze jours se sont retrouvés les victimes de cette dérive culpabilisante qui a étendu à des membres ordinaires d’une tribu la responsabilité des pratiques corrompues de son leadership. Dans la violence actuelle au Kenya, l’enjeu va donc être de parvenir à éviter le dérapage d’un conflit social et économique, que des négociations et des initiatives politiques peuvent permettre de circonscrire, vers un affrontement viscéral et incontrôlable entre groupes tribaux assumant - ou forcés d’assumer - les pratiques parfois criminelles de leurs élites. Lorsque l’Occident parle de démocratie, c’est à ces contenus concrets qu’il doit penser et pas seulement au décompte électoral des voix. Quant au tribalisme, loin d’être la cause des violences, il n’en est que l’instrument. Mais selon le vieil adage zen, lorsque le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Gérard Prunier chercheur en histoire et politique contemporaine de l’Afrique centrale et orientale.
15 janvier 2008
L'opposition conquiert le perchoir et se prépare à manifester
NAIROBI (AFP) — L'opposition kényane a remporté mardi le prestigieux poste de président du Parlement, obtenant ainsi une victoire hautement symbolique pour ses partisans qui étaient descendus en masse dans les rues pour dénoncer la réélection controversée du chef de l'Etat Mwai Kibaki.L'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui devait arriver mardi soir au Kenya, a été contraint de reporter "de quelques jours" sa mission de médiation en raison d'une "forte grippe", a annoncé l'ONU à Genève. Kenneth Marende, le candidat du Mouvement démocratique orange (ODM) du chef de l'opposition Raila Odinga, a été élu président de l'Assemblée nationale kényane avec 105 voix contre 101 accordées au postulant du camp présidentiel, Francis Ole Kaparo. Le vote a eu lieu lors de la séance d'ouverture de l'assemblée issue des élections contestées du 27 décembre. L'annonce du résultat a été accueillie par des cris de joie des députés du parti de M. Odinga, candidat malheureux à la présidentielle.
Le mouvement démocratique Orange est majoritaire au parlement
Elle a aussi été saluée par les hourras de ses supporters à Eldoret (ouest), l'une des villes les plus touchées par les violences post-électorales qui ont fait au moins 700 morts et 255.000 déplacés dans le pays. "Nous avons gagné! Longue vie à l'ODM", scandaient des partisans de Raila Odinga à Eldoret, un de ses bastions électoraux, à l'annonce en direct à la télévision de la victoire de leur camp, a constaté une journaliste de l'AFP. "Nous avons le devoir de soutenir la démocratie", a déclaré le nouveau président du Parlement, dans un discours inaugural dépourvu de toute allusion directe à la réélection contestée de M. Kibaki à la tête de l'Etat. Lors des élections législatives, qui coïncidaient avec le scrutin présidentiel, l'ODM était arrivé en tête avec 99 élus au parlement. Kenneth Marende, 52 ans, a dit espérer que cette assemblée s'efforcerait "de doter les Kényans d'un nouvel ordre constitutionnel le plus rapidement possible". Le président Kibaki avait été critiqué au terme de son premier mandat pour avoir échoué à changer la constitution et à pourvoir l'exécutif kényan d'un poste de Premier ministre, limitant ainsi les prérogatives du président. La session a été marquée par la première apparition commune en public de MM. Kibaki et Odinga depuis les élections et la vague de violences meurtrières qui les ont suivies. Mais à peine cette victoire remportée à l'Assemblée, l'opposition compte se livrer à une nouvelle épreuve de force avec le pouvoir, dans la rue cette fois. Elle a maintenu ses appels manifester durant trois jours, à partir de mercredi, malgré l'interdiction de ces rassemblements par la police. Mardi, les habitants de Nairobi ont vaqué normalement à leurs occupations dans une ville sous haute surveillance policière. La police paramilitaire avait pris position dès la matinée dans le grand parc du centre de la capitale proche du Parlement. D'autres forces de sécurité étaient positionnées non loin du bidonville de Kibera, fief de M. Odinga. En province, aucun incident n'avait été signalé. A Eldoret, la majorité des commerces avaient ouvert normalement et de nombreux habitants étaient rivés dés 14H00 devant leurs écrans de télévision. Des habitants s'efforçaient toutefois de quitter la ville par peur de nouvelles violences. Par ailleurs, la Commission européenne n'a pas exclu mardi de réexaminer son aide au Kenya. "Toutes les options sont ouvertes sur l'aide", a déclaré son porte-parole, Johannes Laitenberger, faisant écho à des déclarations similaires la veille du commissaire au Développement Louis Michel. L'aide totale européenne au Kenya a atteint 290 millions d'euros entre 2002 et 20O7, et doit se monter à 383 millions d'euros entre 2008 et 2013.
15 janvier 2008
C'est l'économie et non le tribalisme qui explique la crise Les analyses battent en brèche les idées reçues
La vague de violence qui s’est abattue sur le Kenya à la suite des élections présidentielles a été qualifiée, par bon nombre, de nature tribale ou ethnique. Toutefois, pour les analystes de ce pays d’Afrique de l’Est, c’est l’économie de base qui est véritablement à l’origine des troubles.Malgré les revendications de l’opposition, qui criait au trucage, et les rapports des observateurs internationaux, qui faisaient état de graves irrégularités dans le dépouillement des bulletins, la victoire de Mwai Kibaki, président sortant, a été annoncée, le 30 décembre, à la suite d’un scrutin présidentiel fortement contesté, déclenchant des flambées de violence généralisées ainsi qu’une crise humanitaire.
L'opposition maintient les manifestations jusqu'à vendredi
« Dans les zones urbaines, il y a eu beaucoup d’incendies et de pillages inutiles ; pour les populations, c’était une façon de se défouler pour exprimer leurs griefs économiques pendant le vide politique. Ils se sont lâchés et s’en sont pris à tout ce qu’ils pouvaient trouver, incendiant les maisons de leurs voisins, sans se préoccuper de savoir si ceux-ci soutenaient le PNU [Parti de l’unité nationale, le parti de M. Kibaki] ou l’ODM [Mouvement démocratique orange, l’opposition] », a expliqué à IRIN Macharia Gaitho, éditorialiste politique. S’il est vrai que certains groupes ethniques – il y en a plus de 40 au Kenya – ont été pris pour cible au cours des violences, les tensions qui ont donné lieu à ces affrontements ne relèvent pas à proprement parler de l’ethnicité, mais sont la conséquence quasi inéluctable, selon un éditorial paru dans le journal Sunday Nation, du système économique kényan : « Le Kenya pratique un capitalisme sauvage, inhumain, qui encourage une concurrence féroce pour la survie, les richesses et le pouvoir. Quant à ceux qui ne sont pas compétitifs, on les laisse vivre comme des animaux dans des bidonvilles ».
DES INEGALITES ENDEMIQUES Nairobi, plus de 60 pour cent de la population vit dans des bidonvilles, dont certains se trouvent à deux pas des résidences les plus luxueuses de la ville. Selon un rapport intitulé Pulling Apart : Facts and Figures on Inequality in Kenya [Un écart qui se creuse : Faits et chiffres sur les inégalités au Kenya] et publié par la Society for International Development (SID) de Nairobi, le Kenya est dixième sur la liste mondiale des pays qui présentent les écarts les plus importants en termes de richesses. Des 54 pays d’Afrique, il est le cinquième. Au Kenya, selon ce rapport, paru en 2004 et qui se fonde sur les statistiques du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les classes les plus riches gagnent 56 fois plus que les populations les plus pauvres : les 10 pour cent les mieux nantis de la population contrôlent 42 pour cent des richesses du pays, tandis que les 10 pour cent les plus mal lotis en possèdent 0,76 pour cent. L’inégalité est présente dans tous les aspects de la vie des Kényans, selon le rapport, qui fait état d’énormes disparités – à la fois dans la capitale et à l’échelle nationale – dans presque tous les domaines de la vie : les revenus ; l’accès à l’éducation, l’eau et la santé ; l’espérance de vie ; et la prévalence du VIH/SIDA. Une personne née dans la province de Nyanza (ouest), base de soutien de l’ODM, peut s’attendre à mourir 16 ans plus tôt qu’un de ses compatriotes de la Province centrale, patrie de M. Kibaki. A Nyanza, le taux de vaccination des enfants est inférieur de plus de 50 pour cent à celui de la Province centrale.
Improvisation d'une barricade à Kusumu face aux forces de l'ordre
Autre région pauvre : la province du Nord-Est. Si presque tous les enfants de la Province centrale fréquentent l’école primaire, dans la province du Nord-Est, seul un sur trois y est inscrit. Toujours dans la province du Nord-Est, plus de neuf femmes sur 10 n’ont reçu aucune éducation. Dans la Province centrale, en revanche, elles sont moins de trois pour cent. Enfin, dans ces deux provinces, il y a respectivement un médecin pour 120 000 et 20 000 habitants.
LE RÔLE DE MWAI KIBAKI Les détracteurs de M. Kibaki, arrivé au pouvoir en 2002, accusent son gouvernement de ne pas avoir traité ces inégalités et de s’être au contraire concentré sur la croissance économique observée au cours des cinq dernières années. Avant la prise de pouvoir du président Kibaki, porté par une vague d’euphorie et d’espoir après les 24 années d’autocratie de Daniel arap Moi, la croissance kényane était de moins 1,6 pour cent. En 2007, elle atteignait 5,5 pour cent et, avant les élections, il était prévu qu’elle atteigne sept pour cent en 2008. Cette croissance, concentrée dans le secteur des services, a largement profité aux banques, aux entreprises de tourisme et aux agences de communication. Le prix des actions et de l’immobilier s’est envolé, lui aussi. Mais plutôt que de se diffuser, pour profiter aux plus pauvres, cet essor semble avoir été très sélectif, bénéficiant uniquement à une partie de la population, tandis que les classes pauvres voyaient diminuer le pouvoir d’achat de leur shilling. Avant l’entrée en fonction de M. Kibaki, « nous achetions du sucre pour 45 shillings », s’est souvenue Agnès Naliaka, habitante de longue date du bidonville de Kawangware, à Nairobi. « Maintenant, c’est 65 shillings. Un kilo de graisse de cuisson valait 50 shillings. Maintenant, il se vend à plus de 100 shillings », a-t-elle expliqué, ajoutant que les loyers avaient doublé dans le bidonville, au cours des cinq dernières années. Pour David Ndii, directeur exécutif du Kenya Leadership Institute, « le gouvernement Kibaki a traité les populations pauvres de manière particulièrement cavalière. Les vendeurs ambulants se sont fait démolir leurs étals sans se voir offrir d’alternative. Les politiques économiques n’ont pas favorisé les populations pauvres. Cette croissance a privilégié le profit, au lieu de créer des emplois ».
UNE CROISSANCE RAPIDE « Lorsqu’une économie peu performante se met à croître très rapidement comme ce fut le cas au Kenya, les inégalités se creusent », a indiqué à IRIN MJ Gitau, responsable de programme à la SID, qui a participé à la rédaction du rapport sur les inégalités. « Il faut des biens et des droits de propriété pour participer à la production et aux échanges économiques. Seule une petite portion de la population a des biens, est éduquée, est en mesure d’économiser et d’investir pour profiter du taux de croissance élevé de ces dernières années. Ceux qui en ont en remportent davantage. Ceux qui n’en ont pas perdent le peu qu’ils possèdent », a expliqué MJ Gitau. L’ethnicité est entrée en jeu dans les violences électorales parce qu’une bonne partie de la population avait en effet l’impression que les mieux lotis, sous le régime de M. Kibaki, avaient été les Kikuyu, ethnie du président et groupe ethnique le plus important du pays, qui dominait la vie politique et économique du pays à la fois sous son gouvernement et celui de Jomo Kenyatta, premier président du Kenya. Néanmoins, selon le parti de M. Kibaki, le taux de pauvreté a diminué, passant de 56 à 46 pour cent – et tirant ainsi quelque deux millions de personnes de la pauvreté extrême – et plus de 1,8 million d’emplois ont été créés pendant son premier quinquennat. « Notre pays brille à nouveau et pour mon deuxième mandat, j’ai des projets de développement […] encore plus grands. Nous sommes en train d’améliorer la vie des populations », a déclaré M. Kibaki deux semaines avant le jour du scrutin.
Le monde politique mis à mal par les partisans des deux clans
Pourtant, ce n’est pas ce que pensent bon nombre de Kényans. « Si les gens ont réagi comme ils l’ont fait, c4est parce qu’ils espéraient un changement (après les élections de 2002). Kibaki est arrivé et a fait beaucoup de promesses qu’ils n’a pas tenues », a noté Agnès, du bidonville de Kawangware.
LAISSES POUR COMPTE Les jeunes kényans, qui représentent la majorité de la population – et des émeutiers – se sentent tout particulièrement laissés pour compte. L’amélioration de l’éducation leur avait donné l’espoir d’avoir une vie meilleure que celle de leurs parents, un espoir brisé, selon Kwamchetsi Makokha, de Form and Content, une agence de communication de Nairobi.
Les jeunes kényans se sentent laissés pour compte
« À l’époque des colons, on était presque dans un système d’esclavage, développé aux premières heures des plantations de café. Après l’indépendance [en 1963], le maître blanc a simplement été remplacé par le maître noir. Beaucoup de jeunes qui avaient reçu un minimum d’éducation ne se voyaient pas travailler comme ouvriers agricoles pour gagner une bouchée de pain. Ils ont commencé à converger vers les villes, où il n’y a pas assez d’offres [d’emploi] pour eux tous. Il y a un afflux massif de gens qui n’arrivent pas à trouver de travail », a-t-il dit à IRIN. Et qui n’ont pas voix au chapitre en matière de politique, a-t-il ajouté. « Le citoyen kényan moyen, qui n’a ni argent ni biens, n’a pas son mot à dire dans la façon dont le Kenya est organisé. On ne lui donne jamais la parole. Depuis toujours, suivant la voiture que vous avez et l’endroit où vous vivez, vous avez plus [ou moins] de droits que d’autres ». Autre ingrédient de ce cocktail explosif : la corruption, que M. Kibaki s’était engagé à éradiquer, mais qui, sous son régime, « a battu des records, égalant certains excès observés pendant les années Moi », selon Gérard Prunier, analyste et auteur. Les observateurs espèrent que l’explosion de colère et de violence dont le Kenya a été le théâtre cette dernière semaine poussera les dirigeants politiques du pays à résoudre non seulement la querelle au sujet de la victoire électorale et du partage des pouvoirs, mais également les profondes inégalités qui existent dans le pays. « Si cette impasse électorale et la destruction criminelle à laquelle elle a donné lieu doivent aboutir à quelque chose de positif, on espère qu’elles serviront de piqûre de rappel à tous les Kényans, désormais conscients que le fossé béant entre la classe moyenne et les populations pauvres est une poudrière prête à exploser, et dont l’explosion a les conséquences les plus graves », a prévenu l’éditorialiste Washington Akumu, dans le Nation.
15 janvier 2008
La section parlementaire s'ouvre sous haute tension Kofi Annan est attendu mardi ou mercredi
La première session parlementaire de l’année 2008 s’est ouverte ce mardi matin à Nairobi dans un climat houleux. La police a été fortement déployée dans la capitale et ses alentours pour éviter d’éventuels heurts entre les partisans de l’opposition et ceux du président, dont la réélection est controversée. C’est dans ce climat tendu que l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan doit arriver dans le pays pour tenter une médiation.
La tâche de Kofi Annan ne sera pas facile Les parlementaires kenyans se sont réunis mardi pour la première fois depuis les élections générales contestées du 27 décembre. L’ambiance était houleuse entre le Mouvement démocratique Orange (ODM) de Raila Odinga, candidat malheureux à la présidentielle, et le Parti de l’unité nationale (PNU, au pouvoir) du président Mwai Kibaki. L’ODM est majoritaire à l’assemblée, avec 99 députés sur 222, contre 43 pour la formation politique au pouvoir.
CRAINTES DE FRICTIONS Un important dispositif sécuritaire a été mis en place dans le centre de Nairobi, près du parlement et dans le bidonville de Kibera, fief de Raila Odinga. Par craintes de frictions entre les militants de l’ODM et du PNU, des Kenyans se sont d’ailleurs massés dans les gares routières, prêts à quitter la ville en cas de troubles. Des troubles qui pourraient bien éclater mercredi, premier jour d’une série de manifestations organisées par l’ODM et interdites par le pouvoir. « Quelle loi, a interrogé Raila Odinga, le chef de la police applique-t-il lorsqu’il dit qu’il a interdit les rassemblements ? Quel texte parlementaire, quelle partie de la Constitution cite-t-il comme lui donnant le droit d’interdire à la population de se réunir ou de participer à des manifestations publiques puisqu’il n’y a pas d’état d’urgence ? »
LE GOUVERNEMENT DIVISE C’est dans ce climat délétère que Kofi Annan est attendu, mardi ou mercredi, au Kenya. Après l’échec du président de l’Union Africaine - le chef de l’Etat ghanéen John Kufuor - l’ancien secrétaire général des Nations Unies va tenter une médiation entre Raila Odinga et Mwai Kibaki. La présence de Kofi Annan, qui a appelé les acteurs de la crise au calme lundi, semble diversement appréciée dans les rangs du pouvoir. « Nous n’avons pas invité Kofi Annan ou une toute autre personnalité éminente à venir pour négocier la paix entre les deux groupes. (…)Nous avons gagné les élections, donc nous ne voyons pas l’objet de la venue de quiconque pour une médiation sur un partage du pouvoir », a déclaré lundi le ministre kenyan des Routes et des Travaux publics, John Michuki. A l’inverse, une déclaration du gouvernement indiquait jeudi que le pouvoir était toujours enclin au dialogue… La communauté internationale fait toujours pression pour une normalisation de la situation au Kenya. L’ancien archevêque du Cap et prix Nobel de la Paix Desmond Tutu et les anciens présidents tanzanien Benjamin Mkapa, botswanais Ketumile Masire, zambien Kenneth Kaunda et mozambicain Joaquim Chissano œuvrent pour pacifier le pays. Quant à l’Union Européenne, elle envisageait lundi des sanctions, entre autres financières, si les blocages persistent.
14 janvier 2008
Le gouvernement de M Kibaki dément la présence de soldats ougandais sur son sol
Le ministre kenyan de la Sécurité intérieure et de l’Administration provinciale, le PR George Saitoti, a réfuté lundi, l’allégation selon laquelle Nairobi a demandé 3.000 soldats à l’Ouganda pour soutenir le président Mwai Kibaki. Le PR Saitoti a qualifié de "rumeurs scandaleuses et sans fondement", les affirmations de l’opposition selon lesquelles l’Armée de résistance nationale de l’Ouganda (NRA) se trouvait dans le pays pour semer le chaos dans les fiefs de l’opposition. Des membres du Parlement représentant les provinces Occidentale et de Nyanza, frontalières avec l’Ouganda, ont indiqué dimanche dans un communiqué conjoint, que des troupes ougandaises arrivaient au Kenya par bateau (par le Lac Victoria), et par la route depuis que le président Kibaki a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle. "Au cours de la semaine écoulée, il y a eu un renfort de troupes le long de la frontière et en l’absence d’un renfort similaire des troupes kényanes, nos populations ont raison de s’inquiéter", ont déclaré des députés, dont Oburu Odinga, Chris Okemo et Ababu Namwamba. Ils ont affirmé que les soldats de la NRA étaient détachés pour semer le désordre en cas de manifestations de l’opposition. Les législtateurs ont allégué que des troupes étrangères étaient impliquées dans les massacres à Kisumu, Bondo, Siaya, Rangwe, Mbita, Nyatike, Gem et Ugenya dans la Province de Nyanza et dans les exactions commises contre les villageois à Busia, Bungoma et Kakamega dans la Province Occidentale, considérés comme des fiefs de l’opposition.
Les évacuations des blessés se font le plus rapidement possible
Cependant, le porte-parole de la police Eric Kiraithe a réfuté ces accusations. "Nos agents à la frontière ont enquêté sur ces affirmations, mais ils n’ont rien trouvé pour les étayer. Ce sont des rumeurs et les résidents de ces zones sont en sécurité" a déclaré M. Kiraithe cité dans The Standard. L’Ouganda a réfuté avoir envoyé des troupes au Kenya, en affirmant n’avoir déployé que des membres de sa police le long de la frontière commune pour faire respecter la loi et l’ordre face à l’afflux croissant de déplacés kényans.
13 janvier 2008
Les troubles du Kenya affectent le tourisme en Tanzanie
DAR ES SALAAM, 14 janvier (Xinhua) -- La Tanzanie perdrait des dizaines de milliers de dollars issus du tourisme chaque jour à cause des violences post-électorales au Kenya, pays voisin de la Tanzanie, a rapporté lundi le quotidien Daily News.Selon le journal, les opérateurs touristiques dans le nord de la Tanzanie ont révélé qu'au moins 170 visites touristiques avaient été annulées chaque jour, soit une perte d'un montant de 42.000 dollars américains pour des frais de parking, de transports et d'hébergement. Environ 40% sur les quelque 700.000 touristes arrivés en Tanzanie viennent du Kenya. Ils traversent les frontières pour visiter des sites tels que le cratère de Ngorongoro, le Kilimanjaro et le Parc national de Serengeti. Mustafa Panju, directeur général de la société Bushbuck Safaris Ltd, a déclaré au journal que les voyages des vacanciers avaient baissé de manière dramatique passant d'entre 30 et 40 par jour à entre 4 et 5 au quotidien. Les opérateurs de l'hôtel des chaînes Serena et Sopa qui accueillent 1.120 touristes par nuit, se sont également plaints du déclin de visites des touristes. Le directeur chargé des réservations du groupe Sopa, Louis Okech, a déclaré que le groupe subissait 10% à 15% des annulations de la capacité d'hébergement totale du groupe forte de 620 touristes par jour. Selon le journal The Guardian, le président de l'Association tanzanienne des opérateurs touristiques Mustafa Akuunay a fait savoir que le taux d'annulation des voyages à cause des troubles au Kenya se situait entre 25% et 30%.
12 janvier 2008
Appel de la communauté internationale face à la crise au Kenya
L'Union européenne, les Etats-Unis et les Nations unies ont lancé samedi des appels séparés aux responsables politiques pour qu'ils s'entendent sur une sortie de crise au Kenya, où l'opposition a prévu de manifester dans la rue la semaine prochaine pour protester contre la réélection contestée du président Mwai Kibaki.Dernier médiateur en date, le Ghanéen Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'Onu est attendu dans les jours qui viennent à Nairobi pour tenter de sortir de l'impasse ce pays longtemps considéré en Afrique de l'Est comme un pôle de stabilité et de prospérité. "L'ensemble des partis politiques devraient reconnaître qu'un retour à la normalité sera impossible tant qu'un compromis politique débouchant sur une solution durable reflétant la volonté du peuple kényan n'aura pas obtenu la confiance de tous et contribuera à un retour à la stabilité", ont estimé les Vingt-Sept dans une déclaration publiée par la présidence slovène de l'UE.
L'impasse politique ne présage rien de bon pour les plus démunis, le pire reste à craindre
Une source européenne a fait savoir qu'il était prématuré d'évoquer des sanctions au stade actuel. "En cas d'échec de l'intervention de Kofi Annan, l'UE a convenu que les Vingt-Sept réexamineraient leurs relations avec le Kenya. Cela passerait alors par la question des sanctions", a expliqué cette source. De son côté, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a estimé que "la possibilité d'un nouveau bain de sang demeure élevée si la crise politique n'est pas rapidement réglée". Dans un communiqué publié par le biais du bureau de l'Onu à Nairobi, Ban a exhorté le Kenya à reprendre "le chemin de la paix et de la démocratie". Quant à Jendayi Frazer, chargée de l'Afrique au département d'Etat, elle a fait part de la "déception profonde" de Washington face à l'incapacité du président réélu et de son rival malheureux, l'opposant Raila Odinga, à se parler sans intermédiaire.
RASSEMBLEMENTS INTERDITS "Tous devraient reconnaître que de graves irrégularités constatées lors des opérations de dépouillement ont rendu impossible d'établir avec certitude le résultat final (du scrutin du 27 décembre", a-t-elle dit dans un communiqué. "Dans le même temps, les Etats-Unis sont dans l'impossibilité de se conduire comme si de rien n'était au Kenya", a prévenu Frazer. Les médias kényans appellent samedi les deux camps politiques rivaux à mettre fin à la crise qui a fait un demi-millier de morts et mis à mal l'image du pays sur la scène internationale. Kofi Annan doit mener une mission de conciliation au Kenya avec d'autres personnalités africaines mais l'opposition, qui conteste les résultats du scrutin du 27 décembre, a appelé à trois journées de manifestations après l'échec d'une médiation de l'Union africaine. "En ayant à l'esprit les vies perdues et les dégâts constatés dans le pays, les deux parties devraient marquer une pause et se demander si elles veulent être responsables d'une chaîne d'évènements qui pourrait anéantir le pays", souligne le Daily Nation dans un éditorial. "Celui qui s'imagine que le gouvernement peut attendre les bras croisés que la situation se calme se fait des illusions", ajoute le quotidien.
Raila Odinga campe sur ses positions et relance les manifestations pour le mercredi 16
Beaucoup craignent de nouvelles violences après l'appel lancé par le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga à de nouvelles manifestations à partir de mercredi. La police a interdit tous les rassemblements politiques. "Compte-tenu de l'intransigeance du gouvernement et de l'exigence tenace de justice de l'ODM, les jours à venir devraient être les plus difficiles (...) Il y a un nuage noir, menaçant, qui plane au-dessus de nos têtes", estime le quotidien Standard.
"ANARCHIE TOTALE" Le Parlement, où le parti d'Odinga a obtenu 99 sièges contre 43 pour la formation de Kibaki, doit se réunir mardi ce qui pourrait également être source de tensions. Depuis qu'il a prêté serment, Kibaki a entrepris de renforcer sa position en nommant la moitié d'un gouvernement, en veillant au fonctionnement de l'Etat et en rappelant le Parlement. Vendredi, l'ODM a appelé à des sanctions internationales contre Kibaki, mais de l'avis d'analystes, organiser des manifestations est le seul moyen pour Odinga de maintenir la pression. La perspective de nouvelles violences désespère de nombreux Kényans qui ont déjà traversé l'un des moments les plus difficiles de l'histoire de leur pays depuis son accession à l'indépendance.
La semaine prochaine sera décisive pour l'avenir fragile du Kenya
Kofi Annan est attendu la semaine prochaine mais le quotidien Nation souligne que ses moyens d'action seront limités si de nouvelles violences éclatent. "Un cycle d'attaques et de ripostes risque de conduire à l'anarchie totale", prévient le journal, qui demande à Kibaki et Odinga de prendre conscience que des millions de Kényans ont les yeux tournés vers eux. "Si le pays va à la ruine, l'Histoire ne se souviendra pas des extrémistes dans chaque camp, mais des acteurs principaux qui porteront une responsabilité personnelle", souligne le quotidien.
11 janvier 2008
La police kényane interdit les manifestations annoncées par l'opposition
La police kényane a interdit les manifestations nationales annoncées, vendredi 11 janvier, par le parti de l'opposant Raila Odinga pour les 16, 17 et 18 janvier. "Les restrictions [interdiction des rassemblements] que nous avions mises en place concernant les manifestations post-électorales restent en place", a déclaré le chef de la police nationale, Mohamed Hussein Ali, lors d'un point presse. |
|
Dernière mise à jour : ( 09-04-2009 ) |